FIAC, les coups de coeur d'ouvretesyeux, Grand Palais, du 20 au 24/10/2016
Les coups de coeur d’ouvretesyeux à la FIAC 2016.
Marina Abramovic, Grand Palais
. La célèbre galerie viennoise Krinzinger représente 56 artistes et en exposent 29 à la foire. En plus de Daniel Spoerri, Meret Oppenheim, Chris Burden, artistes ô combien historiques, le visiteur découvre également une superbe photographie de la “papesse” de la performance, Marina Abramovic. Connue pour ses actions provocatrices où elle repousse toutes les frontières physiques et mentales se mettant elle-même très en danger en traversant, par exemple, un mur de flammes, l’artiste serbe née à Belgrade en 1946 gagne le Lion d’or de la meilleure installation à la Biennale de Venise en 1997. En 2010, année de la réalisation de cette photographie, le MoMA de New York lui consacre une importante rétrospective. Elle s’est fait connaître du grand public en collaborant avec Lady Gaga en 2013.
- Galerie Krinzinger, Vienne.
Marina Abramovic. Holding the Goat, (from the series Back to Simplicity), 2010.
© Courtesy Marina Abramovic Archives. Representée par : Krinzinger.
Jean-Michel Othoniel, Grand Palais.
Ce nœud miroir de Jean-Michel Othoniel, à peine 50 ans, résume, si l’on peut dire, tout son travail. Un travail que l’on peut admirer aussi bien à la galerie Perrotin que dans le domaine public. À la station de métro du Palais-Royal à Paris avec son Kiosque des noctambules, par exemple, ou encore, depuis l’an passé, à Versailles où il a investi le Bosquet du Théâtre d’eau avec son œuvre grandiose et merveilleuse, Les belles danses. Avec cette fontaine aussi sensuelle qu’enivrante et gracieuse, réalisée en verre de Murano, le visiteur peut s’amuser à trouver son reflet dans chaque perle tout comme le ciel de Versailles s’y reflète déjà. Son désir ? « Réenchanter le monde ».
- Galerie Perrotin, Paris.
Jean-Michel Othoniel. Nœud noir miroir, 2014.
© Jean-Michel Othoniel / ADAGP, Paris 2016. Courtesy Galerie Perrotin
Niki de Saint Phalle, Grand Palais.
Née Catherine Marie-Agnès Fal de Saint Phalle à Neuilly en 1930, star internationale de l’art contemporain avec ses célèbrissimes et prodigieuses Nanas, cette autodidacte, qui fit partie des Nouveaux Réalistes, fut l’épouse de Jean Tinguely avec qui elle réalisa entre autres la fontaine Stravinski face au Centre Pompidou. La galerie présente une pièce dévoilée il y a deux ans dans une exposition magistrale des premières œuvres de cette grande dame, rue de Seine à Paris. Aux côtés de ses Tirs ou de La Vénus de Milo, l’Autel noir et blanc, œuvre absolument autobiographique, livre les marques du viol de son père.
- Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois, Paris.
Niki de Saint Phalle. Autel noir et blanc ou autel, 1962.
© Morin – Courtesy NCAF, Santee et Galerie GP & N Vallois, Paris.
Man Ray, Grand Palais
. Le célèbre artiste surréaliste, Man Ray, qui révolutionna la photographie pendant trente ans est représenté par la galerie parisienne Natalie Seroussi. Cette œuvre fait partie de la célèbre série érotique de nus réalisée par l’artiste où Meret Oppenheim pose devant la presse du peintre Louis Marcoussis. Cette jeune écrivain, peintre et plasticienne apparaît avec les traits chers aux surréalistes, la beauté, l’énigme, la muse. Elle devient grâce au photographe l’incarnation de la femme-enfant telle que Breton la définira : « une créature qui n’est pas investie de la pleine conscience de son pouvoir. »
- Galerie Natalie Seroussi, Paris.
Man Ray. Meret Oppenheim à la presse, 1933.
Tirage argentique d’époque
© Galerie Natalie Seroussi.
Victor Man, Grand Palais.
Quadragénaire d’origine roumaine, Victor Man a déjà participé deux fois à la Biennale de Venise. Son œuvre empreinte d’une inquiétante étrangeté, comme dans cette petite huile sur bois, s’inspire à la fois de références littéraires, de l’histoire de l’art, de la mémoire collective et de sa propre biographie. Ici, l’artiste concentre notre regard sur un détail de ce qui peut être interprété comme une Vierge à l’enfant du Moyen Age. En effet, dans ces couleurs sombres, utilisées par les peintres paysagistes du XVIIIe siècle, Victor Man embrume ses sujets pour laisser au spectateur juste quelques pistes à suivre.
- Galerie Plan-B, Berlin et Cluj.
Victor Man. Early Paradise, 2015-2016.
Vincent Mauger, Jardin des Tuileries.
À peine âgé de 40 ans, Vincent Mauger, défendu par Bertrand Grimond à Paris, vit et travaille près de Nantes où il réalise des œuvres à la frontière entre volume et architecture. Ce sculpteur français aime par-dessus tout décomposer l’espace et troubler la vision du spectateur avec des installations parfois vertigineuses. Il présente une œuvre en inox et bois, joignant les matériaux de l’architecte, de l’ingénieur et de l’artisan, métamorphosant ainsi le visible avec des vides et des pleins de différentes échelles.
- Galerie Bertand Grimont, Paris.
Vincent Mauger. Les injonctions paradoxales, 2016
Structure en inox et bois. Œuvre réalisée grâce au soutien de la fondation François Pinault.
© Courtesy Vincent Mauger et Galerie Bertand Grimont.
Damien Hirst, Petit Palais.
L’artiste britannique de 52 ans vit et travaille à Londres. Représenté par la très connue galerie White Cube, en 1995, il est lauréat du Turner Prize. Vingt ans plus tard, en 2015, il ouvre son propre espace à Londres. Anatomie d’un ange est une sculpture en marbre initialement exposée dans le cadre de la vente aux enchères chez Sotheby de Damien Hirst, Beautiful Inside My Head Forever, en 2008. Elle a été inspirée par celle d’Alfred Boucher L’Hirondelle blessée (1898). Pour cette version revisitée, Damien Hirst dévoile les sections du corps qui montrent la structure anatomique sous la peau, révélant toute son humanité.
- White Cube, Londres.
Damien Hirst. Anatomy of an Angel, 2008.
© Damien Hirst and Science Ltd. All rights reserved, DACS 2016. Photo © White Cube (Prudence Cuming Associates Ltd)
Endre Tót, Grand Palais
Endre Tót est un artiste très peu connu. Né en 1937, il fut le seul artiste hongrois à participer au mouvement Fluxus. Ses performances s’inscrivent dans le contexte bien particulier des années de plomb vécues par l’Europe de l’Est où la censure était toute puissante et où cet art suscitait répression et bannissement. L’artiste a surtout été suivi pour ses déclarations de textes comme « Nous sommes heureux si nous sommes heureux ». La galerie berlinoise acb révèle toute une série issu de son travail.
- acb Gallery, Berlin.
Endre Tót. I am glad if I can stamp (on Cosey Fanni Tutti’s bottom), 1976.
© Endre Tót/acb Gallery.
Ainsi, la Fiac tente de viser haut. Au cœur de l’événement, dans le Grand Palais, 186 galeries dont 133 étrangères venues de vingt-sept pays différents – de l’Europe à l’Asie mais aussi le Liban, Israël, l’Inde, le Mexique ou les Émirats Arabes unis – s’exposent avec force et élégance. Parmi les 53 galeries françaises, onze entrent à la Fiac pour la première fois. Dans la Nef, 108 galeries internationales prestigieuses, parmi lesquelles Gagosian Gallery, Gladstone Gallery, Galerie Perrotin, White Cube, Jan Mot, Kamel Mennour, Thaddaeus Ropac et tant d’autres, ont sélectionné leurs plus beaux chefs-d’œuvre. Pour l’art moderne, les yeux s’éblouiront à la galerie 1900-2000, Landau Fine Art, Natalie Seroussi ou Tornabuoni Art. Le Salon d’honneur promeut des artistes phares comme ceux des galeristes de Balice Hertling, Peres Projects, Jocelyn Wolff… Enfin, les Galeries Supérieures, à l’ambiance plus soft et plus conceptuelle, reçoivent les présentations émergentes des artistes de Marcelle Alix, Frank Elbaz, Gaudel de Stampa, Laurent Godin, Triple V ou Valentin. Tandis que le nouveau Salon Jean Perrin rassemble neuf galeries présentant des artistes historiques actifs. La prospection se fait toujours grâce au Secteur Lafayette, partenaire de la Fiac depuis 2009, avec dix galeries de sept pays différents dont Allen (Paris), Experimenter (Calcutta), Grey Noise (Dubai)… Enfin, On Site, nouveau site de la Fiac au Petit Palais, invite entre autres Etel Adnan chez Lelong, Noël Dolla chez Bernard Ceysson, Lee Ufan chez Kamel Mennour, Ange Leccia chez Jousse Entreprise.
Le parcours au sein du jardin des Tuileries, sur les berges de la Seine, place Vendôme, au musée Eugène Delacroix et au jardin des Plantes est reconduit avec de très belles surprises. Et la Fiac qui renforce son soutien aux pratiques performatives et au dialogue entre les disciplines dans l’art contemporain, inaugure un nouveau festival, Parades for FIAC, avec une brillante programmation basée sur la musique, la poésie et la danse.
FIAC, GRAND PALAIS. Du 20 au 23/10/2016.