Ken Matsubara, Takuhat su feet – TV, Paris, galerie Eric Mouchet, jusqu'au 28.05.2016
La galerie Eric Mouchet est heureuse de présenter l’exposition “HOU-CHOU” releasing birds consacrée à l’artiste japonais Ken Matsubara, du 23 avril au 28 mai 2016.
Eric Mouchet a fait fort. Fort dans la délicatesse la plus grande, la plus belle, la plus orientale. C’est même peut être l’une des expositions les plus réussies depuis l’ouverture de sa galerie d’art contemporain rue Jacob. En effet, cette manifestation consacrée à l’artiste japonais de 68 ans, Ken Matsubara, dévoile des oeuvres d’une infinie beauté, d’un questionnement sur la vie et la mort, sur la société de consommation, sur le souvenir. Et l’éphémère. Surtout l’éphémère.
C’est en arrivant dans la rue que l’artiste crée déjà la surprise. Celle d’avoir conquis toute la vitrine de la galerie avec une rétroprojection d’un enfant jouant avec des oiseaux. C’est lent et superbe. Juste une entrée en pays d’émotions. Un espace enfin autrement dit que seuls les japonais osent. Un espace qui rejette l’inutile pour se concentrer sur l’éclat. Juste sur l’éclat. De l’infime.
Dans la galerie ainsi concentrée sur elle-même, hors du monde et des bruits de la rue, les oeuvres de l’artistes s’installent avec justesse. Un papier flotte dans le vent sur un livre ancien japonais. A ses côtés, une vidéo posée sur un pied de microphone capte des visages de moines. Dans la salle du fond, entourée d’oiseaux, un ancien poste de télévision de l’époque star de Sony présente les pieds d’hommes qui marchent, nus sur le sable. Qui a raison. La société de consommation ? La simplicité bouddhiste ?
Eric Mouchet nous a fait découvrir un artiste rare. Merveilleux. Qui perce avec poésie des brèches dans les murs d’un monde vibrant. Trop ? C’est toujours au-dessus de l’abîme que l’on se pose des questions. Anne Kerner.
Ken Matsubara crée des objets investis d’un pouvoir immatériel qui influe sur notre conscience profonde. Les images animées, qui flottent à leur surface ou qui sont mystérieusement emprisonnées sous verre, relèvent autant du souvenir personnel qu’universel, chacun peut ainsi les comprendre selon ses propres références.
L’artiste considère que la conscience humaine se compose des souvenirs provenant d’un savoir ancien accumulé et partagé depuis la nuit des temps. En transmettant ce savoir de générations en générations et d’une personne à l’autre, il transcende l’individualité. Matsubara cherche à cultiver cette mémoire commune et aspire à effacer les frontières culturelles, sociales et historiques entre les individus.
Ainsi, mélancolie et poésie se dégagent de ses travaux en les évoquant simplement
et de façon éloquente. Grâce au dépouillement de son propos qui ressemble à une histoire sans mots inlassablement répétée, chaque petit fantôme parvient à trouver sa place dans notre histoire personnelle. L’utilisation de la vidéo fait écho à la nature fluide et changeante du souvenir, tandis que les objets à l’apparence antique ressemblent aux reliquaires abritant de fragiles apparitions.
Dans les séries Hou-Chou, réalisées récemment dans plusieurs pays d’Asie du Sud- Est, Matsubara s‘intéresse à la cérémonie de libération d’oiseaux qui se déroule dans les temples bouddhistes comme un vœu de vertu. Dans ce rituel et plus généralement dans le Bouddhisme, le caractère éphémère des choses et des hommes et le lien qui les unit entre eux et au monde sont les piliers d’une philosophie à la portée universelle.
Takuhat su Feet – TV
Galerie Eric Mouchet is proud to present the exhibition « HOU-CHOU » releasing birds dedicated to the Japanese artist Ken Matsubara, from 23 April until 28 May.
Ken Matsubara creates objects vested with immaterial power, which have an influence on our deep consciousness. The moving images that float on the surface or that
are mysteriously enclosed in glass, pertain as much to intimate recollection as to
the universal, as anyone can relate to them according to one’s own references. The artist considers that human consciousness consists of memories from one’s ancient knowledge, built up and shared since the mists of time. By passing on this knowledge through generations and from one person to another, it transcends individuality. Matsubara seeks to raise this shared memory and aspires to erase cultural, social and historical boundaries between people.
His works exude melancholy and poetry, with their simple but meaningful evocations. Thanks to the bareness of his purpose, which resembles a story without words endlessly repeated, every little ghost can find their place in our personal history. The use of video echoes the fluid and fluctuating nature of memory, whereas antique- looking objects are similar to reliquaries sheltering fragile apparitions.
In the Hou-Chou series, recently produced in several countries across South-
East Asia, Matsubara studies the bird releasing ceremony that is carried out in Buddhist temples as a vow of virtue. In this practice, as in Buddhism in general, the impermanence of things and humans, the link between them and with the world, are the pillars of a philosophy with universal reach.
Ken Matsubara, Takuhat su feet – TV, Paris
Galerie Eric Mouchet
jusqu’au 28.05.2016