La mode, 10ème art ? Par Pénélope Blanckaert de la maison Artcurial. Vente Hermès le 11 avril.

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La mode ? Le 10ème art ? 

Après le salon Vintage qui vient d’avoir lieu en mars, deux ventes exceptionnelles de vêtements et d’accessoires vintage font trembler Paris en avril. L’experte Pénélope Blanckaert nous a entraîné dans l’univers mythique du luxe vintage.

Pénélope Blanckaert, star de la mode chez Artcurial !

A même pas 40 ans, cette jeune femme rousse aux yeux clairs, a conquis l’univers des maisons de ventes en pas moins de 10 ans pour être nommée directrice du département Hermès Vintage & Fashion Art.

Pénélope Blanckaert, directrice Hermès Vintage et Fashion Arts - © Artcurial

Pénélope Blanckaert, directrice Hermès Vintage et Fashion Arts – © Artcurial

Elle pose en rouge écarlate des pieds à la tête avec des lunettes oversize ronde, élégantissime, pour le magazine Vogue quand elle ne porte pas tout simplement son petit chemisier bleu pâle fétiche lors des interviews. Pénélope Blanckaert est la nouvelle star de la maison Artcurialqui annonçait début janvier ses fonctions de directrice du département Hermès Vintage & Fashion Art. Passionnée par l’univers du vêtement, diplômée de l’Institut Français de la Mode, la jeune femme crée sa propre entreprise en 2008, PB FASHION. Tout est parti de Drouot où en collaboration avec plusieurs maisons de vente, elle invente son propre style et une nouvelle vision de la mode. Pari inconsconscient avoue t-elle dans l’univers hyper fermé des experts. Mais voilà la jeune femme à la tête de ventes qui se nomment tout à coup « Jolie Madame », « Madame est chic »….et donne un coup de jeunesse, de dynamisme et de spontanéité qui fait vite trembler les grandes maisons ! Intrépide, pugnace, rigoureuse, la qualité des vêtements, la manière de les présenter font venir les musées américains et des collectionneurs de choix. En 2013, elle signe avec deux autres auteurs « Les Trésors du Vintage », livre référent présentant 1000 pièces d’exception du XXè siècle. Aujourd’hui, avant son quarantième anniversaire, en janvier dernier, elle est arrivée au poste clé d’Artcurial où elle peut désormais se connecter à la planète terre de la mode.

Les adresses de Pénélope :
Rose Market Boutique vintage de luxe, 5 Rue Hippolyte Lebas, 75009 Paris. : une qualité incontestable.
resee.com : un site remarquable qui présente les vêtements vintage portés par un mannequin.
– « Les trésors du vintage » : la mode aux enchères 1900-200, par Pénélope Blanckaert, Angèle Rincheval Hernu, Caroline Levesque. Editions de la Martinière.

 

Yohji YAMAMOTO, robe du soir déstructurée asymétrique en crêpe de soie noire, 1998 ©artcurial

Yohji YAMAMOTO, robe du soir déstructurée asymétrique en crêpe de soie noire, 1998 ©artcurial

Anne-Marie BERETTA, robe drapée asymétrique en lin noir à bretelles croisées , 1989 ©artcurial

Anne-Marie BERETTA, robe drapée asymétrique en lin noir à bretelles croisées , 1989 ©artcurial

COMME DES GARCONS, Paire de ballerines en cuir marron agrémentées de guêtres amovibles, 1983-84 ©artcurial

COMME DES GARCONS, Paire de ballerines en cuir marron agrémentées de guêtres amovibles, 1983-84 ©artcurial

 

Les vêtements vintage ? Une autre façon de vivre tout simplement ! Une manière de consommer, de regarder, de s’habiller qui fait fureur ! Mais que signifie donc ce mot utilisé un peu à tort et à travers ? « La mode vintage est un phénomène plus ou moins récent, mais l’engouement qu’elle suscite depuis 10 ans est exponentiel. Elle traverse frontières, milieux sociaux et générations », explique Pénélope Blanckaert. Mais pourquoi ? « Ce désir croissant de consommer vintage a de multiple causes (esthétiques, économiques, éthiques, individuelles) et s’inscrit dans un mouvement plus général qui glorifie le passé ». En effet, les expositions se développent de toutes parts, les maisons vont même jusqu’à rééditer certaines pièces de leurs archives, les groupes de luxe réveillent « les belles endormies » comme Vionnet ou Schiaparelli. Mieux encore, ce désir se nourrit d’une attitude écologique par le « revisiting » des pièces en consommant un produit qui existe déjà. Vous rêvez encore devant un chemisier Saint Laurent ou un sac Hermès ? Boutiques, internet ou maisons de ventes vous font pénétrer dans l’univers magique du luxe à moindre prix. Le millésimé a le vent en poupe ? Qu’à cela ne tienne ! La mode, comme le bon vin, vieillit bien ! 

Bien sur, Paris concentre ce marché. « Il n’y a qu’en France qu’il existe vraiment ce type de vente », poursuit Pénélope Blanckaert. La maison Artcurial a lancé la première vente Hermès avant les années 20. Et reconnaître un vêtement de qualité se fait aussi bien par l’analyse de la coupe, du tissu, des prouesses techniques tout comme la marque qui est un facteur important. Toutes les grandes enseignes de luxe se vendent à merveille. Avec des noms idylliques comme Chanel et Hermès. Encore plus haut de gamme, même à des prix très élevés, Grès et Dior réalisent les rêves des plus fous. Et le grand public comme les professionnels et les musées sont concernés. Les uns veulent les porter, les autres les collectionner. Le problème, la rareté du produit : plus on s’éloigne de l’époque, plus les pièces deviennent rares.
Evidemment, de grands courants émergent en ce moment. « Depuis 5 ans, les années 1980 avec entre autres les créateurs japonais Comme des Garçons et Yohji Yamamoto qui ont véritablement révolutionné le vêtement ont la côte. L’an passé, les acheteurs se sont arrachés les pièces de la vente d’Anne-Marie Berreta ! Nous organisons plus tard dans l’année une vente d’Elisabeth de Senneville, peu connue du grand public, mais qui était un génie dans l’anticipation qui s’annonce captivante ». La vente Hermès du 11 avril de 420 pièces se consacre aussi bien au textile, au cuir, à la joaillerie qu’à l’art de vivre avec les chouchous de Pénélope Blanckaert comme un Birkin Himalaya avec une garniture en or blanc pavée de diamants estimé à 150 000 euros ou, plus abordable, une paire de sandales des années 40 estimée à 200 euros. Les 13 et 14 avril, La maison Cornette de Saint Cyr attirera également les foules avec une vente consacrée à Chanel. Pas moins de 700 pièces estimées entre 50 et 30 000 euros dont les célébrissimes vestes en tweed, des bijoux, de la maroquinerie et le camélia à l’honneur !

Lot 85, Hermès, Sac Birkin Himalaya 30 cm, crocodile du nil ombré mat ©artcurial

Lot 85, Hermès, Sac Birkin Himalaya 30 cm, crocodile du nil ombré mat ©artcurial

Cette désormais « slow fashion » ne cessera de croitre dans les années à venir. Nouvelle manière de consommer le luxe, elle prouve que la mode ne s’arrête plus tous les trois mois et perpétue avec bonheur un monde qui dès les années 1960 inventait les tenues adaptées au femmes d’aujourd’hui. Qui va bientôt monter sur le marché ? Alexander Mc Queen bien sûr, John Galliano, Martin Margiela, Helmut Lang… et les années 1990. Le savoir faire d’hier plus bas souvent que le prêt à porter haut de gamme ? Une manière de vivre la mode dans l’esprit d’aujourd’hui.

Vente Hermès, Artcurial, 7, rond-point des Champs-Élysées, 8è. Tél : 01 42 99 20 20. Le 11 avril.
Vente Chanel, Cornette de Saint Cyr, 6, avenue Hoche, 8è. Tel : 01 47 27 11 24. Le 13 et 14 avril.

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