Anne Teresa De Keersmaeker, Paris, Centre Pompidou, du 26/02 au 06/03/2016
Anne Teresa De Keersmaeker propulse le visiteur dans un univers où la danse s’expose. Pointu, unique, magnifique.
Comment voir le mouvement ? Comment représenter la chorégraphie comme une exposition ? Telles sont les questions que se pose essentiellement la chorégraphe. Cette manifestation unique révèle l’activité conceptuelle, technique et physique – en somme, le travail – épine dorsale de toute l’œuvre d’Anne Teresa De Keersmaeker qui vient de recevoir un Lion d’Or à la Biennale d’art contemporain de Venise. Ce projet secoue toutes les manières de concevoir la pensée, la construction et l’expérimentation de la danse. En collaboration avec l’Opéra national de Paris, « Work/Travail/Arbeit » est une adaptation de l’oeuvre « Vortex Temporum ».
Anne Teresa De Keersmaeker, née le 11 juin 1960 à Malines en Belgique, est une danseuse et chorégraphe belge flamande. Devenue une figure majeure de la danse contemporaine belge et mondiale, elle s’est imposée au début des années 1980 grâce à la volonté de renouveler le lien intense entre danse et musique. En 1983, elle crée la compagnie Rosas au sein de laquelle elle développe depuis son langage chorégraphique propre avec plus de 35 chorégraphies à son actif à ce jour. Anne Teresa De Keersmaeker prend la direction chorégraphique du théâtre de La Monnaie à Bruxelles de 1992 à 2007 et a fondé en 1995 une des écoles de danse contemporaine les plus importantes, P.A.R.T.S., Centre Pompidou.
A propos de « Wortex Temporum »
« Dans le tourbillon des temps », texte de Jean-Marc Adolphe
Sur une composition de Gérard Grisey, interprétée par l’ensemble Ictus, Anne Teresa De Keersmaeker invente une « danse de tempos ».
Depuis le minimalisme de ses premiers pas, avec Fase et Rosas danst Rosas, Anne Teresa De Keersmaeker a su, ostinato, élaborer un vocabulaire dansant dont elle n’a cessé d’éprouver et de développer la syntaxe, en résonance avec des écritures musicales minutieusement choisies. Ne s’interdisant a priori aucun genre, aucune époque. En atendant et Cesena nous avaient laissés tout imprégnés des suavités de l’Ars subtilior du XIVe siècle. Malgré la consonance latine du titre de sa prochaine création, Vortex Temporum nous reconduit à la toute fin du xxe siècle. Composée en 1996 pour un sextuor instrumental comprenant flûte, clarinette, violon, alto, violoncelle et piano, cette œuvre du compositeur français Gérard Grisey, dont le nom reste attaché à la notion de « musique spectrale », déploie toute une « polyphonie de vitesses » que la chorégraphe de Rosas traduit par une « danse de tempos ». Avec les musiciens de l’ensemble Ictus, s’organise un tressage commun du « tourbillon des temps » : la longue mutation de la matière, le temps mesuré de l’expression, le court-circuit de l’extase. » Texte extrait du site du Théâtre de La Ville.
Du 26/02 au 06/03/2016.