Fontana, rétrospective, Paris, Musée d'art moderne de la ville de Paris, jusqu'au 24/08/14
Décédé en 1968, Lucio Fontana a révolutionné la peinture en préférant le rasoir ou le cutter au pinceau ! Le musée d’art moderne de la ville de Paris lui consacre une rétrospective attendue.
Lucio Fontana a tout expérimenté, tout appris, tout remué ! Jusqu’à parvenir à l’essence la plus extrême de la peinture. Au geste le plus radical. Cet italien d’origine argentine né en 1899, sculpteur de formation, a passé la majeure partie de sa vie à Milan. Passionné par les formes, il explore toutes les possibilités de la sculpture polychrome, terre cuite, céramique, qu’elle soit primitive ou abstraite. Il évite les affres de la guerre en Argentine où il élabore alors avec de jeunes artistes et des intellectuels, le « Manifesto Blanco », prémisse du Manifeste de l’Art Spatial publié en 1951 après son retour à Milan en 1947. Et il invente une installation plongée dans l’obscurité, des structures en néon… C’est deux ans plus tard que l’artiste commence ses expérimentations avec les surfaces monochromes. Le voilà qu’il commence à les maltraiter, les malmener, les abimer. Il leur inflige des trous et des lacérations. Pire. Des blessures, des coupures, des déchirures. Pour Fontana, « la toile n’est pas ou plus un support mais une illusion ». Lésions et plaies se propagent à ses sculptures, sphères de bronze ou de céramique. Enfin, l‘artiste a peut-être trouvé comment révéler cet espace tridimensionnel de la toile qu’il cherche tant depuis des années. Et c’est désormais le rasoir, le poinçon ou le cutter qui deviennent ses instruments préférés au pinceau ! En plus de 200 sculptures, toiles, céramiques et environnements, le visiteur pourra enfin s’offrir un vision globale du parcours totalement génial et atypique de ce jusqu’au-boutiste du XXème siècle décédé en 1968.
Lucio Fontana, Musée d’art moderne de la ville de Paris, 11, avenue du Président Wilson, 75016 Paris. Jusqu’au 24 août.
(Images, © Fondazione Lucio Fontana, Milano / by SIAE / Adagp, Paris 2014.)