Gilgian Gelzer, Paris, galerie Jean Fournier, en permanence

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Les oeuvres de Gilgian Gelzer nous ont séduites à Drawing Now Paris où elle rencontrèrent cette année un vif succès. La galerie Jean Fournier a les très bonne idée de prolonger cet apéritif par une magnifique exposition qui envahit merveilleusement l’espace. Gelzer, avec aussi bien, ses dessins, ses peintures et ses photos, pose ses oeuvres d’une manière à ce que le visiteur se sente soulever, s’élever. L’accrochage des différents médiums qui s’entremêlent apparaît parfait. Une première exposition personnelle de l’artiste à la galerie à ne surtout pas rater. (photos Christine Barbe, photo 4, Gilgian Gelzer,  et les 7 dernières images, courtesy galerie Jean Fournier). Anne Kerner

Cette exposition montre les liens qu’entretiennent les trois médium qu’explore simultanément l’artiste suisse né en 1951 : le dessin, la peinture et la photographie. Celle-ci sera précédée d’une présentation de ses dessins en one man show à l’occasion de Drawing Now, Salon du dessin contemporain au Carrousel du Louvre du 29 mars au 1er avril.
Les fascinantes oeuvres sur papier de Gilgian Gelzer, où le tracé dessine et révèle un espace, offrent une superposition dense de lignes qui se déroulent, s’égarent, s’éparpillent et s’enroulent. Des circulations sont créées et permettent de se déplacer, de parcourir la feuille dont on perçoit le blanc à travers ces flux auxquels fait référence le titre de l’exposition : streaming. Divers réseaux dans un même dessin se construisent et se superposent. D’un dessin à l’autre l’échelle diffère, le mouvement est parfois plus resserré, le caractère des lignes et du tracé fluctue. Gilgian Gelzer réalise ses dessins aux crayons de couleur et à la mine de plomb, certains sont très colorés alors que d’autres se restreignent à l’utilisation de deux couleurs (rouge et noir ou bleu et noir). Le blanc de la feuille est ici plus présent apportant un effet de légèreté, de mouvement et de fluidité. Ces réseaux de lignes semblent flotter ou s’ancrer dans l’espace créé. Gilgian Gelzer réalise ses dessins accrochés au mur ou lorsqu’ils sont très grands (200 x 300 cm) à même le sol. L’artiste retient des formats lui permettant de s’y projeter au moment de la réalisation, tout comme le spectateur le sera face à l’oeuvre. La temporalité est ici différente de celle investie notamment pour le dessin présenté cet été au Centre Pompidou à l’occasion des Acquisitions récentes du cabinet d’art graphique. En effet, leur construction est moins étirée dans le temps et rappelle l’énergie liée aux dessins de Champ de mines (2008).
Les peintures, de très petit format ici, présentent une abondance de formes, de surfaces colorées où les couleurs se côtoient, se heurtent et se mêlent. Des couches colorées aux multiples nuances se superposent. Les formes s’imbriquent tel un puzzle. Elles apparaissent et se constituent les unes par rapport aux autres, il n’y a pas de schémas préétablis. C’est la forme qui guide et pose le travail. Cette fois-ci Gilgian Gelzer précise, détache certaines formes et crée du volume à l’aide de crayons de couleur. Les couleurs employées sont chaudes et vives. Il revient au dessin pour en réorganiser les espaces. Face à ces surfaces de formes colorées se succèdent tour à tour des impressions contradictoires : figure ou fond, plein ou vide, densité ou légèreté. Les photos mises en regard avec ces peintures, sans être une série, co-existent entre elles. Ce médium a tout d’abord, pour Gilgian Gelzer, une fonction de notation. Les sujets prédominants sont l’architecture, l’eau et la nature et surtout la capture d’un instant incongru. La question d’échelle réapparait, révélant l’espace qui nous entoure. Gilgian Gelzer choisit de photographier certaines situations où le réel s’apparente à l’irréel. La rencontre de divers éléments vient perturber la perception d’un espace. Des surfaces et des réseaux de lignes
invraisemblables sont ainsi créés. Tout en participant au répertoire formel des dessins et des peintures leur configuration est ici très différente. Contrairement aux dessins et aux peintures chaque photo est pourvue d’un cadre blanc. Les formes et les lignes constituant la surface photographique ne peuvent continuer et sont disposées dans un
espace précis. Pour ces trois médium Gilgian Gelzer ne retient pas un principe organisateur préférant que le regard s’achemine librement dans la réalisation comme dans l’observation. A l’occasion de cette exposition, publication d’un catalogue avec un texte de Paul Tanner, directeur du cabinet, d’art graphique de l’Université de Zürich, édition Liénart et galerie Jean Fournier.

Gilgian Gelzer, galerie Jean Fournier, 22, rue du Bac, 75007 Paris.




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