Marcel Imsand, Suisse, Martigny, fondation Gianadda, jusqu'au 03/03/13
La très belle exposition « Marcel Imsand et la Fondation« , rassemble des photographies offertes par Marcel Imsand à Annette et Léonard Gianadda ainsi qu’à la Fondation Pierre Gianadda de 1984 à 2012. Ici, le photographe de 84 ans montre le meilleur de ses images comme le meilleur de sa vie. Trois couleurs, le blanc, le rouge et le vert ponctuent les thématiques du photographe qui sort de l’ascenseur tout timide au bras de sa femme. Il sourit, se blottit presque entre les grands bras du géant Gianadda qui l’accueille et finalement monte difficilement sur la scène où il dit quelques mots. Devant les yeux un artiste tellement humble surmonte le regard de la foule venue voir son exposition où l’on trouve des chefs d’oeuvres comme la série consacrée au berger Luigi, au moines, à la nature, merveilleux. « Il est troublant, l’amour que ce paysage inspire, mais il faut aller plus loin. Pouvoir le partager ! C’est à cela qu’on rêve » (M.Imsand, Confidences, 2066) ».
Car, en effet, qui aurait cru que le jeune homme né en 1929, ouvrier mais passionné par la photograhie déciderai d’en vivre en 1964. Sa première commande ? Un livre dévoilant les coulisses du théâtre de Beaulieu de Lausanne. Le voilà qui commence ainsi ses portraits immémorables. Rubinstein, Brel, Brassens, Béjart… Et depuis 1966, il publie plus de 70 livres. Dans les années 80, la fondation Gianadda présente ses grandes expositions. Léonard Gianadda demande à Marcel Imsand de photographier les oeuvres et les artistes invités.
Tout commence avec Auguste Rodin en 1985 puis Giacometti en 1986. Des liens étroits se tissent entre Léonard Gianadda et Marcel Imsand. Ce dernier devient un familier des lieux, croque les moments forts des vernissages et des concerts, fixe pour la postérité les artistes qui défilent à Martigny et, surtout, capte une atmosphère, une ambiance. Devant son objectif, les Anne-Sophie Mutter, Isaac Stern, Barbara Hendricks, ou Teresa Berganza traversent les jardins et le parc de sculptures sur un petit nuage ; ils font vibrer les milliers de spectateurs venus les applaudir à la Fondation. Et, à chaque fois, Marcel offre à son ami Léonard une série de tirages si caractéristiques dont il a le secret et qu’il réalise dans la pleine maîtrise de son art.
En 1996, le photographe, de nouveau les honneurs des cimaises de la Fondation. Pour les grands anniversaires de la Fondation, Marcel Imsand offre à Léonard et Annette ce qu’il pouvait donner de meilleur. Il commence, pour les vingt-cinq ans, avec la série originale des photographies de Luigi le berger ; il poursuit, pour les trente ans, avec les originaux des reportages effectués durant trois décennies sur leur ami commun, Maurice Béjart. En souvenir d’Annette, Marcel remet à Léonard une collection qui reflète les préoccupations d’une vie d’artiste et qui est constituée de quatre séries : Paysages, Portraits, Artistes, Les vieux amis. Au total, plus de 500 chefs-d’oeuvre ont trouvé le chemin de la Fondation Pierre Gianadda ; les plus représentatifs y seront prochainement présentés et mis en scène.
« Marcel Imsand et la Fondation », Fondation Pierre Gianadda, Martigny, Suisse. Jusqu’au 03/03/13.