Du 15 avril au 11 septembre 2023, le Centre Pompidou-Metz présente Suzanne Valadon. Un monde à soi sous le commissariat de Chiara Parisi, directrice du Centre Pompidou-Metz.
Presque soixante ans après la dernière rétrospective de Suzanne Valadon en France, que le Musée national d’art moderne célébrait en 1967, l’exposition met en lumière la figure de cette artiste exceptionnelle. Suzanne Valadon. Un monde à soi ambitionne de souligner le caractère expressif et résolument contemporain de son œuvre et de resituer Valadon au sein d’une histoire de l’art qui a fait peu de cas de cette artiste audacieuse. Une artiste dont l’œuvre a longtemps été considéré à la marge des courants dominant son époque – le cubisme et l’art abstrait sont en germe alors qu’elle défend avec ardeur la nécessité de peindre le réel
L’exposition du Centre Pompidou-Metz entend retracer la destinée unique de cette artiste hors- pair, dont l’indépendance vis-à-vis des avant-gardes a pu lui valoir une reconnaissance tardive dans l’histoire de l’art. L’exposition se fait l’écho des conversations écrites entre les lignes de la biographie de Suzanne Valadon, qui puise son inspiration de Jean-Auguste-Dominique Ingres à Paul Cézanne à Paul Gauguin, et au cœur du Montmartre où elle évolue au tournant du siècle. Le parcours raconte ainsi des histoires inattendues, par la mise en regard d’un corpus conséquent de ses œuvres avec celles de ses aînés et de ses contemporains, tels Félix Vallotton, Frédéric Bazille, ou encore de Lou Albert-Lasard, artiste messine. Ce dialogue vise à témoigner des filiations mutuelles qui s’établissent avec les artistes de la Bohème montmartroise tels Santiago Rusiñol et Louis Jean- Baptiste Igout, autant qu’avec ceux des avant-gardes, tels Henri Matisse et Georgette Agutte. Et encore, l’exposition propose de tracer des lectures inédites dans l’œuvre de ses cadets, tel Balthus qui partage les recherches menées par Valadon, tout en adoptant une position foncièrement voyeuriste.
Forte de plus de 200 œuvres rarement présentés en France, dont la collection personnelle d’Edgar Degas – prêtées notamment par le Centre Pompidou, détenteur du plus grand nombre d’œuvres de Valadon, le musée d’Orsay, le musée du Louvre, le musée de l’Orangerie ou encore le Metropolitan Museum of Art de New York et d’importantes collections privées – l’exposition souligne l’étendue et la richesse du parcours de cette véritable « passeuse » d’un siècle à l’autre. Sa trajectoire est éclairée par son contexte historique et artistique, de la fin du XIXe siècle à la veille de la Seconde Guerre mondiale. À l’image de l’œuvre de Valadon, la déambulation est conçue selon des allers-retours constants entre moments phares de la vie de l’artiste et plongée construite dans son œuvre dessiné et peint.
L‘atelier-appartement de Suzanne Valadon au 12, rue Cortot à Paris, aujourd‘hui devenu le musée de Montmartre, est une source d‘inspiration pour l‘exposition.