Parallèlement à sa rétrospective au Château d’Eau à Toulouse, l’artiste dévoile à la galerie des oeuvres inédites, fruits de ses dernières recherches autour des relations entre les plantes et les hommes explorées à travers le prisme des migrations.
« Je ne travaille pas sur le passé, mais sur ce qui subsiste du passé… ». Ainsi s’ouvre le chemin de Sophie Zénon, qui, en écho à sa rétrospective L’HUMUS DU MONDE au Château d’Eau à Toulouse, nous invite à découvrir des œuvres inédites. Ses herbiers et paysages, tissés de gestes minutieux, portent en eux l’ombre des enjeux historiques et politiques, comme des murmures d’un temps révolu.
Dans ce dialogue vivant, l’artiste interroge les notions d’espèces endémiques et non-indigènes, évoquant le changement climatique et la traversée des frontières, tant territoriales que politiques. À la galerie XII, ses photographies diaphanes et graphiques s’élèvent comme des voiles au gré des expéditions maritimes, traçant des lignes et des flèches qui racontent des récits oubliés.
Les interventions de Sylvie Deschamps, brodeuse au fil d’or, transcendent ces images, débanalisant la plante pour lui offrir une nouvelle existence, vibrante de beauté. Ensemble, elles composent une symphonie visuelle où le passé et le présent dansent en harmonie, révélant les strates de notre monde et l’urgence d’un dialogue renouvelé.
Écho aux panoramiques de papier peint du XVIIIe siècle, son approche plastique, riche et plurielle, éveille les sens et l’imaginaire. Dans ce nouvel opus d’une odyssée végétale, Zénon, à travers des visions oniriques tissées de phosphènes et de perceptions haptiques, réveille les histoires enfouies pour bâtir de nouvelles narrations. Chaque œuvre devient un pont entre passé et présent, une invitation à redécouvrir le monde sous un jour nouveau, où le végétal s’entrelace avec le récit et la mémoire.
De Rochefort aux rivages ensoleillés des Caraïbes, Sophie Zénon nous convie à une exploration poétique, un voyage où les cartes de navigation du XVIIe siècle s’entrelacent avec les territoires colonisés du XIXe. Ses œuvres, photographies délicatement brodées de feuilles de bégonia, se déploient comme des rêves éveillés, tandis qu’une vidéo lancinante tisse des jeux de regards autour des paysages vibrants des Antilles.