Né.e en 1985, SMITH est photographe, cinéaste, plasticien.ne et doctorant.e en esthétique. Son travail indisciplinaire s’appréhende comme une observation des constructions, déconstructions, délocalisations et mues de l’identité humaine.
À travers l’hybridation des techniques, des médiums, l’utilisation des nouvelles technologies et de nombreuses collaborations avec des scientifiques et philosophes, SMITH développe une poétique de la métamorphose. Explorant notamment les figures transgenres du fantôme, du fantasme et de la transformation post-traumatique, SMITH donne corps à des processus de subjectivation qui agissent en creux ou en négatif, à même l’effacement, l’altération ou la blessure de l’identité. Ses oeuvres invitent à une immersion dans une esthétique de l’image auratique, propice à la contemplation ou à la rêverie. Ses travaux ont donné lieu à des expositions personnelles aux Rencontres Internationales de la photographie d’Arles (2012 et 2015), au musée de la Photographie d’Helsinki (2015), à la galerie les Filles du Calvaire (2012, 2016) mais aussi dans de nombreux festivals, musées, galeries et centres d’art en Europe, en Amérique du Nord et Latine, et en Asie. Son travail est représenté par la galerie Les Filles du Calvaire et Spectre Productions.
Depuis 2016, il/elle est membre du groupe de recherche interdisciplinaire (scientifique, artistique et philosophique) autour de L’incertitude des formes du Fresnoy – Studio National. En 2018, Smith est « marrain »31 de la Queer Week à Paris aux côtés du danseur et chorégraphe François Chaignaud, spécialiste du mixage des danses dites savantes, sur le thème « Déviations/Utopies ». En 2019, il est nommé à la cérémonie des « Out d’Or » qui célèbrent la visibilité des personnes LGBTQI+, dans la catégorie « Coup d’éclat artistique »
La galerie Les Filles du Calvaire se transforme à la fois lieu d’exposition, laboratoire, temple, clinique, observatoire, plateau radio – l’espace de la galerie sera investi et reconstruit par la mythologie désidérée dont il se fera l’écrin. Performances, conférences, cérémonies nocturnes, exposition évolutive – photographie, vidéo, sculpture, danse, musique : dans la lignée des précédentes expositions de SMITH, les mediums et outils entreront en conversation au sein d’une architecture composée par le studio de design et d’architecture DIPLOMATES.
A l’ étage ? La galerie accueille une installation photographique composée d’une cinquantaine de tirages photographiques sur aluminium composée à partir des archives personnelles de SMITH, d’un module de réalité virtuelle, et de la mise à disposition d’un e-liquide composé pour l’exposition. Dans une salle seront également projetés ses courts-métrages inédits «Unda» (2016), «In Somnis» (2017), «Les Apocalyptiques» (2019) ainsi que «TRAUM» (2016).
Le rez-de-chaussée accueille Radio Levania, une émission de radio composée et diffusée en direct pendant toute la durée de l’exposition par Akira Rabelais et la cellule Cosmiel, vocalement incarnée par la comédienne Nadège Piton.
Quatre soirées, intitulées « mues », ponctueront l’exposition :
Samedi 26 octobre – 20h – introduction aux phénomènes de la désidération Jeudi 14 novembre – 19h30 – autour de l’endocosmologie
Vendredi 15 novembre – 19h30 – soirée spéciale avec Paul B. Preciado Samedi 23 novembre – 20h – implantation cosmique
Réunie en tant qu’entité polycéphale, multidimensionnelle, ouverte, s’étant donné pour objectif la définition de la « désidération » mais aussi l’organisation de notre transition collective, la cellule Cosmiel orchestrera ces « mues ». A l’occasion de chaque soirée, les invité·es de la cellule offriront au public une série d’exercices (lectures, performances, micro-conférences…) visant à se rapprocher d’une résolution de leur condition désidérée, à travers la recherche de ce que nous appelons « l’état de Cosmiel », en référence au personnage inventé par Athanasius Kircher, jésuite allemand du XVIIe siècle, dans son ouvrage « Le voyage cosmique extatique » : Cosmiel est un ange invitant son disciple Jean à une déambulation éthérée au sein du système solaire ; nous le considérons comme le premier désidéré.
Ainsi, l’état de Cosmiel est l’aboutissement d’un processus de réconciliation vers une plénitude cosmique capable de faire place à une mélancolie positive, un souvenir paisible de l’état de manque et de solitude ressenti par les désidérés. La cellule accueillera des compagnons désidérés (« stellatniks »), issus de multiples champs disciplinaires : le chasseur de météorites Luc Labenne, le philosophe Paul B. Preciado, l’astronaute Jean-François Clervoy, l’historien Patrick Boucheron, le danseur Sorour Darabi, la créatrice de mode Elisabeth de Senneville, le chapelier Justin Smith, les comédiennes Florence Thomassin, Stéphanie Michelini et Claude-Emmanuelle Gajan- Maull, les musicien·nes Victoria Lukas, Antonin-Tri Hoang, Yelli-Yelli, Barbara Carlotti, Vatican Soundsystem…
Tou·te·s interviendront lors de séances de réflexion publiques à l’occasion desquelles nous chercherons à composer un lexique propre aux phénomènes de la désidération et à nous rapprocher, collectivement, d’une transition collective vers un état de Cosmiel.
A l’occasion de la soirée de clôture de l’exposition, SMITH recevra un implant sous-cutané, contenant des fragments de météorites, afin d’opérer le processus l’hybridation cosmique prévue par le manifeste désidéré. Lors de cette journée, le public sera invité, s’il le souhaite, à recevoir également un implant météoritique.
Une première présentation publique du projet, sous la forme d’une conférence de la cellule Cosmiel, s’est tenue au Collège de France en 2017 à l’invitation du Fresnoy – Studio National des Arts Contemporains (Colloque « Le rêve des formes »). Elle fut suivie d’autres conférences de la cellule Cosmiel à L’Institut Henri-Poincaré à Paris (symposium international “Infinity”), au Banquet du Livre de Lagrasse, à l’Académie des Sciences de San Francisco – Festival MUTEK, puis au MAC VAL.
Le MAC VAL -Musée d’art contemporain du Val- de-Marne, a par ailleurs accueilli cette saison une première étape de « Désidération » dans le cadre de l’exposition “Lignes de vies, une exposition de légendes”, sous la forme de traces et témoignages du voyage préparatoire à la mutation collective imaginée la cellule Cosmiel.
Jusqu’au 3 novembre à LACE (Los Angeles Contemporary Exhibition), une version installée de « Désidération » est présentée dans le cadre de l’exposition « Paroxysm of Sublime » – commissariat d’Anna Milone.
Le projet sera accueilli dans le cadre de l’exposition personnelle de SMITH à La Filature à Mulhouse, du 21 avril au 23 mai 2020, commissariat de Christian Caujolle. Le 20 novembre, la cellule Cosmiel donnera une conférence au Fresnoy (Tourcoing) à 14h dans le cadre du programme « L’Humain qui vient ».
Le 22 novembre, une soirée spéciale « Désidération » est organisée dans le cadre du festival Bandits-Mages à Bourges, à partir de 19h, en présence de la cellule Cosmiel.