Rencontre avec l’historien et écrivain Paul Ardenne au sujet de la FIAC 2017

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Rencontre avec l’historien et écrivain Paul Ardenne au sujet de la FIAC 2017

Paul Ardenne, critique d’art et écrivain, a parcouru la plupart des foires d’art contemporain du monde. Il livre pour ARTVISIONS.FR, ses dernières réflexions sur l’une des plus grandes foires internationale.

Que représente le FIAC aujourd’hui ?

La Fiac est incontestablement l’une des plus grandes foires au monde car déjà elle se passe à Paris qui est une historiquement l’une des capitales de l’art. De plus beaucoup de galeries françaises même si elles ne sont pas représentées à la FIAC sont très largement ouvertes à l’art international. Le collectionneur trouve donc un panel très intéressant de nature à satisfaire tous ses goûts car la Fiac est une représentation très élargie de l’art d’aujourd’hui.

Quelle est sa force ?

Il ne faut jamais perdre de vue qu’une foire est avant tout une foire commerciale. C’est le cas de la Fiac….alors que dans d’autres parties du monde, les foires  se prennent pour des biennales, c’est à dire des expositions d’un art qui n’est par encore forcément intégré sur le marché. Et si le rayonnement de la Fiac n’est peut-être pas le même sur le plan symbolique comme d’autres foires plus à la mode, c’est qu’elle reste justement une foire marchande. Car les galeries viennent dans une foire pour vendre ce que les gens désirent acheter et non une sorte de proposition mentale et hautement culturelle qui dessinerait à l’instant T ce qu’est l’art contemporain.

Quelles sont les risques qui puissent arriver à la Fiac ?

Depuis les années 90, ces années qui ont vu le développement d’un art de plus en plus spectaculaire, avec un phénomène d’amplification de la foire, le risque est celui d’une perte, une sorte d’élision d’identité. Parce qu’une foire d’art contemporain aujourd’hui n’est plus seulement une foire d’art contemporain mais un événement cristallisant un grand nombre de manifestations qui nous font courir à tel point que la semaine de la FIAC devient l’équivalent d’une Fashion week sauf qu’à la place de la mode, c’est de l’art.

Autre chose que l’on voit pour cette année 2017, c’est la dimension festivalière de la FIAC. Ce sont des choix qui peuvent être discutés. A savoir, d’un côté vous avez la foire traditionnelle, les galeries, les ventes, de l’autre vous allez avoir un programme pour le grand public en l’occurrence, une « parade », qui propose différentes actions, des présentations de l’art entrain de se faire, une économie jusqu’alors laissée de côté, celle du spectacle vivant. Si l’on ajoute à cette proposition générique de la foire traditionnelle d’art tout ce volet festivalier, on va créer encore plus de confusion. Le risque est un effet barnum, c’est a dire l’effet de cirque, avec des propositions qui excèdent ce  qui est attendu par quelqu’un qui vient dans une foire d’art pour trouver dans l’univers des formes plasticiennes quelque chose qui corresponde à ses goûts, à la symbolique qu’il a pu se créer. Ce côté animationnel est tout a fait critiquable et doit être pensé comme « jusqu’où ne faut-il pas aller pour ne pas aller trop loin » ?

Paul Ardenne. A lire son roman « Belly le ventre », éditions, Le Bord De L’eau Eds.

Fiac, Grand Palais, avenue Winston Churchill. Du 19 au 23 octobre 2017.
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