Paris, Fondation Henri Cartier-Bresson, interview de François Hebel, son nouveau directeur.

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Paris, Fondation Henri Cartier-Bresson, interview de François Hebel, son nouveau directeur.

La Fondation Henri Cartier Bresson s’installe dans un écrin sobre et lumineux au coeur du Marais, rue des archives. Rencontre avec François Hebel. 

Au rez-de-chaussée ? L’entrée a lieu par la librairie où toute une belle longueur un linéaire d’ouvrages consacrés à la photographie tente le visiteur avant d’entrer dans l’espace de 100m2 d’exposition. Le sol ? Du béton poli noir. Le mobilier ? En métal laqué blanc. Les murs ? En aluminium satiné et pour l’exposition consacrée à Martine Franck, vert de gris. La sobriété et la rigueur sont donc de mise dans ce nouvel espace lumineux où est privilégié la transparence et la communication.

Cet espace référence de la photographie de Montparnasse a pris la place d’un ancien garage Renault de 400 voitures et les travaux ont été menés à bien par deux cabinets d’architectes, Ludovic Lobjois pour le bâtiment et Novo pour l’intérieur.  Sa visibilité est désormais garantie dans le quartier par excellence de l’art contemporain entouré par des lieux consacrés comme Le musée du Louvre, la Fondation Pinault, le Centre Pompidou ou le musée Picasso.

1 – Vous avez réalisé un parcours exemplaire à Magnum Photo et aux Rencontres d’Arles. Qu’est ce que ces deux grandes expériences professionnelles vous ont apportées ?

Trop aimable, même si la réalité de ces 13 ans à Magnum et 15 à Arles, est que travailler avec des artistes, en l’occurence des photographes du monde entier est un moyen d’apprendre constamment, d’aller de surprise en surprise et de multiplier son point de vue sur le Monde. Rien ne peut se faire sans les artistes, que l’on dit souvent « marginaux » alors qu’ils sont au centre des sociétés pour en donner leur interprétation sensible et nous forcer au recul.

2 – Quelles sont vos ambitions proches et aussi lointaines pour la Fondation Cartier Bresson que vous dirigez ?

Mieux accueillir le public à Paris pour une confrontation entre les fondements de la photographie contemporaine du 20 eme siècle et son évolution au 21 eme siècle, développer les outils permettant aux différents publics de mieux former leur propre gout dans l’abondance photographique, proposer des outils pédagogiques originaux pour les jeunes générations dont la photo est devenu la seconde langue vivante, pas toujours bien maitrisée.

3 – Martine Franck. Comment ce nom résonne en vous ?

Grace à l’exposition d’Agnès Sire, Martine Franck, qui a toujours été une femme d’une grande personnalité mais publiquement discrète, trouve enfin sa juste place dans l’histoire de la photographie. Celle d’une photographe optimiste, travaillant libre de toute contrainte sur des préoccupations de long terme, mouvement féministe, place des personnes agées dans la société, bouddhisme, passion pour les arts, et méditation devant des paysages.

4 – Quelle sera votre ligne directrice dans le choix des expositions avec Agnès Sire ?

La programmation est en droit fil des quinze années précédentes, avec une présence accrue d’Henri Cartier-Bresson en parallèle d’autres photographes, pour ne pas décevoir les visiteurs occasionnels, bien qu’Henri ait dès le début demandé à ce que la Fondation ne soit pas consacrée à sa seule oeuvre.

5 – Avec votre parcours photographique quelle est justement votre définition de la photographie ?

La rencontre sensible d’un artiste qui choisit le difficile chemin d’inventer sa traduction originale du monde réel.

Fondation Henri Cartier-Bresson, 79 Rue des Archives, 75003 Paris. Téléphone : 01 40 61 50 50