L’artiste chinois Ru Xiofan, installé à Paris depuis 1983, s’installe avec ses 72 divinités sous la rotonde du musée Guimet.
« Je cherche une cohérence entre la peinture chinoise et la peinture occidentale. Je cherche une philosophie de vie », avoue Ru Xiofan lors d’une visite à son atelier. Né en 1954, diplômé à la fois des Beaux-Arts de Nankin et de Paris, boursier de la Casa Velasquez à Madrid, il s’est installé depuis 1983 dans la capitale. Sa double éducation artistique et culturelle lui permet de créer un univers unique où il s’amuse à rejouer en jonglant avec les codes, au-delà de l’Orient et de l’Occident, une nouvelle histoire de l’art. Ce virtuose du pinceau adore s’inspirer de la peinture classique et du Quatrocento et se définit comme « un homme devant la nature ». Mais le traumatisme reste entier quand il réalise une série intitulée du slogan Maoïste « Que Cent Fleurs s’épanouissent » ou recouvre les toiles d’objets de consommation d’un monde en perte de repères et nomme « Poubelles ». Ru Xiofan est un poète. Un humaniste. Pour le Musée Guimet, en résonance avec l’espace sacral de la rotonde, il invite soixante douze divinités tout aussi délicates que facétieuses, dont les personnages avec ses si caractéristiques têtes de fleurs évoquent le mandala bouddhique. Ces figures de méditation, posées tout doucement sur une boule de cristal, exaltent le geste millénaire des artistes de la porcelaine mêlant biscuit sans glaçure et glaçure céladon ou blanc bleuté. En regard avec l’exposition de photographies de Marc Riboud, Ru Xiaofan offre une oeuvre où la grâce invite au questionnement.
