« Dans Paris totalement désert, je ne pouvais m’empêcher de photographier, car photographier m’est aussi indispensable que respirer. C’est chez moi une maladie chronique et incurable, une thérapie, une façon de m’accrocher à la vie. J’avais en tête ce projet sur Paris depuis longtemps et là, je n’avais plus d’échappatoire, je devais juste terrasser mes idées noires et me mettre au travail.
Au cours de mes balades de plus en plus longues, mon idée prenait forme. Difficile de faire un livre sur Paris sans penser encore une fois aux ombres tutélaires de Brassaï, Ronis, Doisneau et tant d’autres.
Pourtant j’avais en tête un polar photographique, une série noire, bien noire comme mes idées… J’avançais un peu dans le brouillard, image par image. Mais la nuit, j’avais Paris pour moi tout seul. La ville déserte m’appartenait. Je planais dans une atmosphère étrange. »
Au gré de ses promenades parisiennes, le photographe Michel Setboun revisite la ville mythique, en décline les ombres et les lumières, les opacités et les profondeurs. Sous son regard, Paris devient une « lumière noire », un oxymore parfait pour raconter cette ville contradictoire et multiple.
Biographie
Après avoir été architecte, Michel Setboun travaille à partir de 1978 comme photographe. Pendant dix ans, il parcourt la planète pour le compte de l’agence Sipa, couvrant les grands événements au gré de l’actualité. Il rejoint l’agence Rapho en 1986 avant de devenir photographe indépendant, en 1991. De nombreux magazines internationaux ont publié son travail.
Michel Setboun a publié de nombreux ouvrages. Ses derniers titres aux éditions de La Martinière sont :
New York Vertigo (2007) Venise (2008); Le Caire, renaissance d’une ville (2010) et la trilogie 40 ans de photojournalisme (2012, 2013, 2014).