Manifeste de mode. Gabrielle Chanel. Paris, Palais Galliera. Du 19 mai au 18 juillet 2021.

Home / Manifeste de mode. Gabrielle Chanel. Paris, Palais Galliera. Du 19 mai au 18 juillet 2021.

Manifeste de mode. Gabrielle Chanel. Paris, Palais Galliera. Du 19 mai au 18 juillet 2021.

« Chanel travaille des dix doigts,
de l’ongle, du tranchant de la main, de la paume, de l’épingle et des ciseaux, à même le vêtement, qui est une vapeur blanche de longs plis, éclaboussée de cristal émietté. » Colette

 

Gabrielle Chanel, va dès 1912, à Deauville, puis à Biarritz et Paris, révolutionner le monde de la couture, imprimer sur le corps de ses contemporaines un véritable manifeste de mode. Le jersey, la robes noire, le tailleur en tweed gansé, l’escarpin bicolore, un parfum et le bijoux opulent, elle invente la sobriété sophistiquée. Le style Coco. Sur 1500 m2, plus de 350 pièces retracent l’esprit Chanel avec le regard aiguisé de l’historien de la mode, Olivier Saillard.

 

« Rhonda Garelick affirme que Chanel fut le personnage pivot entre le dandysme du xıxe et le culte de la célébrité du xxe siècle. Ses coupes très simples s’imbriquaient à la fois dans sa per- sonnalité complexe et dans ce style qui constituait sa marque de fabrique : ce fut un catalyseur incendiaire pour la femme moderne. À l’instar des dandys britanniques du xıxe siècle qui adap- taient leur tenue de chasse campagnarde pour se rendre en société, Chanel confectionna dans des tissus « pauvres » des vêtements de sport destinés à une élite à la mode. Sur cette photogra- phie, elle les porte avec son allant habituel. Outre sa nonchalance discrète, sa pose est détendue, moderne, alors qu’elle est assise jambes croisées, raide comme un piquet. Elle disait : « toute l’articulaire du corps est dans le dos ; tous les gestes partent du dos » 12. Et, ainsi que le remarquait Barbey d’Aurevilly, le dandysme est « une manière d’être » 13 plutôt qu’une manière de s’habiller. Chanel entraînait ses modèles à se déplacer à sa façon, et ce qu’elle visait pour ses clientes n’était autre qu’elle-même. Ne se contentant pas d’habiller une femme, elle voulait former une personne, son style et jusqu’à sa façon de penser ; lui apprendre à « marcher droit, le menton relevé, les épaules en avant, les hanches basculées, comme celles des cavaliers… À bien courir ou à croiser les jambes » 14. Car, pour reprendre les termes de Barbey d’Aurevilly, « Paraître, c’est être pour les Dandys, comme pour les femmes ». Extrait du texte du catalogue d’exposition, CHANEL, LA NOUVELLE FEMME EN DANDY, Par Caroline Evans

Palais Galliera, Musée de la Mode de la Ville de Paris, 10, Avenue Pierre-Ier-de-Serbie . 75016, Paris.