L’écho du silence, Le Kremlin-Bicêtre, Espace 16K. Du 9 au 20 septembre 2020.

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L’écho du silence, Le Kremlin-Bicêtre, Espace 16K. Du 9 au 20 septembre 2020.

L’exposition L’écho du silence interroge  notre capacité à écouter, à percevoir et à ressentir le monde. Ils sont dix-sept artistes à s’interroger sur l’environnement, à dévoiler sa beauté et ses failles. Nos failles. Un parcours passionnant sur les deux étages du lieu, une exposition crée à l’initiative de Frédéric Lorin soutenu par une vingtaine de collectionneurs et plusieurs acteurs du milieu culturel comme Valérie Delaunay  et Clarisse Russel.

Avec les artistes Béatrice Bissara, Dorian Cohen, Esmeralda Da Costa, Léa Dumayet, Julia Gault, Charlotte Gautier Van Tour,  Anouk Grinberg, Julie Legrand, Sandra Matamoros, Laurent Pernot, Johanna Perret, Francesca Piqueras, Dorothée Louise Recker, Estera Tajber, Nicolas Tourte, Jean-Claude Wouters, Alexandre Zhu.

 

Nous avons interviewé le fondateur  Frédéric Lorin et deux collectionneurs participant au projet, Brigitte Saby et Eric Gandit. 

Frédéric Lorin, collectionneur,  explique avec passion l’histoire de son projet. 

 

Anne Kerner : Comment est née l’idée de l’espace 16K pendant le confinement ?

Frédéric Lorin : L’idée d’organiser des expositions afin de donner une meilleure visibilité aux artistes que nous suivons est bien antérieure au confinement. J’ai rencontré Gael Martin (le propriétaire des lieux) au début de 2019. Il était en pour-parler à l’époque pour acquérir ce lieu. Lorsque cela a été fait, je suis allé le visiter en début de cette année. J’ai immédiatement été séduit par le volume de cet espace. Paradoxalement, le confinement a accéléré les choses. Face aux difficultés qui allaient surgir pour les artistes, monter une véritable exposition est devenue une évidence.

A.K. : A t-il été facile de convaincre des collectionneurs de vous suivre dans cette aventure ?

F.L. : Lorsque j’ai parlé de ce projet début avril à quelques amis collectionneurs, nous étions à la genèse du projet. J’avais arrêté le thème de l’expo : la nature et ses éléments qui la composent, le choix des deux commissaires d’exposition et une première sélection d’artistes. Malgré cela, j’ai pu réunir assez rapidement une dizaine de collectionneurs qui m’ont permis de constituer un début d’assise financière et de continuer le projet. A chaque fois que de nouveaux collectionneurs nous rejoignaient, je pouvais engager de nouvelles dépenses comme la mise en place de vidéo sur chacun des artistes. Au final, plus de 20 collectionneurs m’ont rejoint.

A. K. : Que désirez-vous apporter de plus en tant que groupe de collectionneurs, avec un espace tel que 16K ? Quel est  votre but ?

F. L. : Le but est simple : donner de la visibilité aux artistes que nous soutenons et que nous suivons. Nous partageons avec les artistes exposés des thématiques communes et nous souhaitons que leur message se fasse entendre. C’est aussi un moyen de découvrir des artistes qui ne font pas partie de nos collections. Beaucoup d’artistes exposés non pas de galeries, 3 d’entre eux auront une galerie à l’issue de cette exposition. C’est un heureux hasard.

A.K. : Quel est votre fonctionnement ?

F. L. : Pour structurer ce financement, j’ai créé une association d’intérêt général CulturFoundry. Cette association créée fin juin a pour objet de monter des expositions d’art contemporain mais des expositions avec le regard du collectionneur et dans des lieux atypiques comme le 16k. Chaque exposition future sera financée par un collectif de collectionneurs. Pour cette exposition, aucune commission n’est prélevée à l’artiste. C’est un choix décidé dès le départ et qui est lié au contexte que nous vivons.

A.K. : L’espace 16K va faire des travaux de rénovation. Quelles offres va t-il donner une fois le projet terminé ?

F. L. : L’objectif est d’offrir un espace privé culturel au Kremlin-Bicêtre. Des expositions seront réalisés sur différentes thématiques mais également des rencontres, des débats pourront avoir lieu dans cet espace. Pendant les travaux de rénovation, L’offre culturelle sera affinée.

A.K. : Comment s’est fait le choix des artistes ? L’appel à un ou des commissaire d’expositions est-elle nécéssaire ?

F.L. : Le thème de l’exposition est décidé par le collectionneur, la plupart des artistes exposés également. Il peut choisir un commissaire d’exposition pour l’épauler s’il le souhaite. Pour ma part, je connais Valérie Delaunay depuis longtemps et partir dans cette aventure sans elle n’était pas imaginable pour moi. J’ai voulu avoir aussi une jeune commissaire. On parle d’artistes émergeants mais il y a aussi des commissaires émergeants. L’équipe a merveilleusement fonctionné. Tous les trois nous avons dialogué sur le choix des artistes, ce fut un véritable échange. Clarisse et Valérie ont complété la liste. Certains collectionneurs ont fait des suggestions qui ont été aussi retenus. Au total nous avons 17 artistes. Clarisse s’est concentrée sur les textes et Valérie sur la scénographie.

A.K. : Et comment va t-il se faire par la suite ? Pensez-vous avoir des expositions monographiques, de groupes, des publications, des interventions musicales etc ?

F. L. : Pour la suite tout est ouvert à l’exception d’interventions musicales car l’insonorisation n’est pas optimale.

 

Brigitte Saby, collectionneuse membre de l’Adiaf et des amis des Beaux-arts, a présenté Jean-Claude Wouters.

A.K. : Pourquoi soutenez-vous la démarche entreprise par Frédéric Lorin et quel est votre désir, votre but en participant au projet 16K ?

Brigitte Saby  : Je trouve que cette initiative est une évidence compte tenu le contexte,  il est important que les collectionneurs passionnés soutiennent une telle action. Il faut trouver des ouvertures pour faire connaitre les artistes !!!!

A.K. : Acheter de l’art et participer à un projet sont deux engagement totalement différents. Ils se complètent ? 

B. S. : Ce sont effectivement des actions complémentaires

A.K. : En tant que collectionneuse, qu’est ce pour vous la définition du soutien d’un artiste ?

B. S. : Cette définition se fait par des actions :

1/Parler de lui. 2/Le présenter. 3/soutenir  la production. 4/Acheter ses œuvres

A. K. : Avez-vous présenté un artiste pour cette première exposition et si oui lequel et pourquoi le soutenez-vous, qu’aimez-vous dans son travail ?

B. S. : J’ai présenté Jean-Claude Wouters qui est peintre danseur performeur vidéaste. J’aime sa sensibilité, il est l’artiste du l’écho du silence !!!

 

Eric Gandit, collectionneur, membre des amis du palais de Tokyo et d’Artais, a présenté Léa Dumayet. 

Anne Kerner :  Pourquoi soutenez-vous la démarche entreprise par Frédéric Lorin et quel est votre désir, votre but en participant au projet 16K ?

Eric Gandit : Participant depuis plusieurs années à la mise en valeur, à la découverte et plus globalement au rayonnement de la scène émergente, c’est tout naturellement que l’initiative de Frederic s’inscrivait dans cette démarche.

A. K. : Acheter de l’art et participer à un projet sont deux engagement totalement différents. Ils se complètent ?

E.G. : Ils sont totalement complémentaires dans le sens où le projet a une notion collective de mise en avant et de mise en valeur, de partage… Tandis que le fait d’acquérir des œuvres est une notion beaucoup plus personnelle et plus particulière, on acquiert un petit bout de l’artiste, de sa production. Mais ils sont complémentaires et liés en définitive car le projet collectif peut permettre de conduire à l’acquisition.

A.K. : En tant que collectionneur, qu’est ce pour vous la définition du soutien d’un artiste ?

E.G. : C’est suivre l’évolution de son travail, de ses expositions, de ses résidences et projets. C’est également savoir parler de sa démarche artistique et de son univers, le/la conseiller quand on est sollicité. Et il y a toujours aussi cette notion importante à mon sens de pouvoir participer au rayonnement et à la découverte de son travail, à son échelle que ce soit par le commissariat d’exposition, échanger sur son travail avec les bons interlocuteurs, la visite d’atelier par des collectionneurs ou mécènes ou encore en le/la proposant à des projets collectifs comme celui de Frédéric.

A.K. : Avez-vous présenté un artiste pour cette première exposition et si oui lequel et pourquoi le soutenez-vous, qu’aimez-vous dans son travail ?

E.G. : Sur Léa Dumayet, d’une manière très personnelle c’est la sensibilité exprimée, notamment dans le travail de ses sculptures, entre force et faiblesse, équilibre comme arraché aux forces de la nature et aux matériaux, à la fois plein de soumission et de liberté, toute cette alchimie et finesse dans son travail.

Espace 16K, 16 Rue Danton, 94270, Le Kremlin-Bicêtre