Alors que l’exposition « Panorama 22 – Les sentinelles » prévue jusqu’au 3 février a été fermée, et dont vous nous présentons des images, Le Fresnoy vient de nommer ses quatre prix de l’année et propose un live exceptionnel de deux jours avec un colloque consacré au thème de « L’humain qui vient », les 05 & 06 novembre 2020 avec notamment l’intervention de l’artiste américaine Janet Biggs. La cerise sur le gâteau, Kapwani Kiwanga, diplômée de l’école (promotion Thierry Kuntzel, 2007-2009) est la lauréate du Prix Marcel Duchamp depuis le 19 octobre dernier !
Cliquez sur le lien : COLLOQUE FRESNOY
Toujours à la pointe des recherches multimédia, la signature Fresnoy – Studio national est « le résultat de sa mission première, articulant formation, production et diffusion », écrit Alain Fleischer, son directeur. Et cette signature se reconnaît depuis ses débuts. En 2000 par exemple, nous découvrions la jeune photographe Kimiko Yoshida à la galerie Rabouan Moussion avec ses incroyables autoportraits dans lesquelles la jeune femme d’origine japonaise interrogeait et interroge toujours le monde. Nous sommes loin d’être surpris lors de l’annonce des lauréats pour le Prix Marcel Duchamp, 20 ans plus tard. Une patte, bien mieux, un savoir et un savoir-faire, une manière d’appréhender les nouvelles technologies, un regard sur l’être humain, son environnement et le monde, traverse toute une génération d’artistes élèves dans l’incroyable lieu d’exception crée par Alain Fleischer. En effet, parmi les quatre nominés au Prix Marcel Duchamp 2020 avec Alice Anderson, Enrique Ramírez (promotion Thierry Kuntzel, 2007-2009) et Hicham Berrada (promotion Chris Marker, 2011-2013). Et, avec sa série intitulée Flowers for Africa, Kapwani Kiwanga assure la relève après Laurent Grasso (promotion Moholy-Nagy, 2001-2003), lauréat du prix en 2008 et Clément Cogitore (promotion Nam June Paik, 2006-2008), lauréat du prix en 2018.
Lien sur notre article consacré au Prix Marcel Duchamp.
Le Fresnoy – Sutio National c’est aussi quatre prix données au sein de l’école.
– Révélation Art Numérique – Art Vidéo de l’ADAGP décerné à Yosra Mojtahedi
Dans le cadre de l’exposition Panorama 22 – Les sentinelles, l’ADAGP récompense Yosra Mojtahedi pour son installation L ‘ É R O S A R B É N U S.
Cindy Coutant remporte la mention spéciale pour l’installation Molamours et l’Opéra Nina et les robots.
– Prix Installation des Amis du Fresnoy décerné à Ugo Arsac
Dans le cadre de l’exposition Panorama 22 – Les sentinelles, l es Amis du Fresnoy récompensent Ugo Arsac pour son installation IN-URBE.
– Prix Vidéo des Amis du Fresnoy décerné à Guangli Liu
Dans le cadre de l’exposition Panorama 22 – Les sentinelles, les Amis du Fresnoy récompensent Guangli Liu pour son film When the sea sends forth a forest.
– Prix Analix Forever décerné à Anhar Salem
Dans le cadre de l’exposition Panorama 22 – Les sentinelles, le prix Analix Forever revient à Anhar Salem pour son film Mami, La Moula.
La direction scientifique du colloque des 5 & 6 novembre est confiée à :
– Joseph Cohen, School of Philosophy, University College Dublin
– Alain Fleischer, directeur du Fresnoy – Studio national
– Raphael Zagury-Orly, Institut Catholique de Paris et Collège International de Philosophie
Le Groupe de recherche L’humain qui vient, fondé en novembre 2018 par Joseph Cohen (School of Philosophy, University College Dublin), Alain Fleischer (Le Fresnoy – Studio national) et Raphael Zagury-Orly (Institut Catholique de Paris et Collège International de Philosophie) et dont le comité scientifique est composé de nombreux universitaires internationaux, a conduit des séminaires et des conférences, des ateliers et des rencontres académiques interdisciplinaires sur la question foncière de l’avenir de l’humain au regard des avancées technologiques et scientifiques contemporaines.
Qu’appelons-nous aujourd’hui l’« humain » ? L’ « humain » aura toujours été défini à partir de son évolution et de son devenir historique propre. Mais notre contemporanéité lui aura-t-elle infligé un bouleversement qui déborde et dépasse son devenir historique lui-même ? Autrement dit, nous tenons-nous aujourd’hui devant une métamorphose, un « point tournant », où l’« humain » se voit radicalement transformé et porté vers un autre que lui-même – tout autre que la définition, la détermination, l’identité déployées dans et par son histoire propre ? Assistons-nous aujourd’hui à une transfiguration telle que la distinction traditionnelle entre l’être et le devenir de l’humanité se voit résolument surpassée ?
La figure de « l’humain qui vient » excède-t-elle – et en quel sens ? – la détermination essentialiste et humaniste de l’« humain » ? Et plus en avant, comment se confronter aujourd’hui à cette figure inédite de l’« humain qui vient » ? D’ailleurs, n’aurons-nous pas affaire à une multiplicité de figures de l’« humain » qui viennent ? C’est là une exigence à la fois politique et philosophique, certains y ajouteraient un devoir éthique : penser en direction de ces manifestations inédites de l’« humain » et ainsi des humanités. Depuis quel lieu et à partir de quelle loi pouvons-nous incarner cette exigence philosophique et politique ? Et comment cette profonde altération de l’« humain » modifiera-t-elle notre pensée et quelles seront les conséquences politiques de cette mutation dans l’histoire de l’humanité ? Ces questions philosophiques, politiques, éthiques sont également centrales aux travaux d’artistes, de cinéastes et d’architectes. Leurs approches différentes, leurs façons singulières de penser en images, et notamment de réfléchir les lieux et les espaces de l’expérience, créeront un certain intervalle au cœur de notre recherche commune et ouvrira à un autre regard entre notre contemporanéité et les altérations qui s’y déploient. Joseph Cohen et Raphael Zagury-Orly.
