Le musée des Arts décoratifs et la Cité de l’architecture présentent deux expositions sur les grands magasins de 1852 à nos jours. Découvrez comment est né le nouveau concept du shopping dans son contexte tout aussi bien historique, politique et social, du Second Empire à son âge d’or et sa consécration lors de l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925. Pourquoi sont nés au milieu du 19ème siècle les grands magasins, ces nouveaux temples de la société de consommation ? Amélie Gastaud, conservatrice en chef des collections publicité et design graphique a concocté une superbe exposition en 700 pièces pour vous en donner les clés. Interview.
Anne Kerner : D’où est née l’idée de cette exposition ?
L’idée est assez ancienne. Je me suis rendue compte que dans mon département il y avait énormément d’affiches sur le sujets, de petits objets publicitaires, des vignettes.. Mais les autres départements du musée conservaient aussi un nombre important d’objets qui pouvaient nous permettre de raconter cette histoire qui paraît finalement assez connue mais dont peu d’objets ont été conservés.
Que faut-il retenir du parcours de l’exposition ?
L’exposition a comme borne chronologique 1852, c’est-à-dire la naissance du premier grand magasin, Le Bon marché. La date qui termine l’exposition est 1925 qui correspond à l’exposition Internationale des Arts Décoratifs qui sera la consécration des grands magasins où les quatre grands magasins importants, Le Bon Marché, les Grands Magasins du Louvre, les Galeries Lafayette et le Printemps auront un pavillon destiné à présenter leur production des ateliers d’art. Dans la première partie de l’exposition, j’essaie de montrer comment dans le contexte politique, économique et social du second empire, ces grands magasins ont pu apparaitre. Dans la seconde partie, je tente de voir comment les grands magasins ont contribué à faire apparaitre la culture de la consommation. En effet, leur principe était que les visiteuses, et non les acheteuses, faisaient leurs achats non par nécessité mais par désir. Il font ainsi naitre la culture de la consommation.
Les pièces proviennent du musée ?
Pour la première partie, on a fait des emprunts mais sinon, dans toute la deuxième partie de l’exposition, 80 % des pièces viennent des Arts Decoratifs.