Dans son atelier hors-normes, Julie Legrand crée un art hors norme. Ici des expériences partout. Du sol au plafond. Espiègle, elle joue des formes, des matières, des pleins et des vides, trompe et détrompe, pour créer un art fragile, toujours à la limite de l’équilibre. Invitée en 2019 pour une résidence de création à l’Atelier du Verre du musée, l’ar- tiste française Julie Legrand propose la restitution de son travail de résidence, reflet de ses explorations dans l’Avesnois et de ses expérimentations, aux prises avec le verre.
Chut ! Quelque chose bouge. Quelque chose s’élève. Quelque chose vibre. On entend des mouvements d’eau, des rumeurs, des humeurs. Résonances. Du non figé. De l’insolite. D’un rien qui prend tellement d’importance. Ici ça bulle. Ca prolifère. L’un sur l’autre. Une famille de bulles. Une innombrable famille de petites bulles qui se serrent les unes contre les autres. L’amas donne une forme. Encore une bulle géante qui semble s’envoler, s’étirer du mur qui la détient. Des bulles pour libération.
Une autre fois, toutes sortes de formes. Hautes, phalliques, protubérantes. Elles se tiennent les unes sur les autres. En équilibre. Un équilibre incroyable à la limite de la chute. Ici ça monte, monte, monte jusqu’à la pointe de l’effondrement. Des colonnes de près de trois mètres fines, si fines traversées par un souffle prennent une dimension corporelle. Empilements. Regroupement. Ils sont dix. Vingt parfois à se rassembler pour former une troupe délicate et superbement colorée, des teintes dans tous leurs états qui donnent vie aux colonnes de verre. Des colonnes pour la vie.
Julie Legrand dans son atelier hors norme crée un art hors norme. Ici des expériences partout. Du sol au plafond. Espiègle, elle joue des formes, des matières, des pleins et des vides, trompe et détrompe, pour créer un art fragile, toujours à la limite de l’équilibre. A cette fin, elle manipule le verre dans son atelier et torture, triture, malmène le matériau jusqu’à l’obtention de l’œuvre voulue, bulle, écriture, filaments… Mais Julie Legrand adore perturber l’espace aussi. Toujours délicatement et avec une patience folle, elle emporte vers le rêve. Un rêve souvent merveilleux et parfois perturbateur. Pour la Maison Rouge à Paris, elle a crée les « Liens coupés, en ramassant pendant des mois des milliers de feuilles jaunes pour en faire une immense boule posée sur un lit. A Saint-Ouen elle débobine des fils sur l’ensemble du lieu. A Albi, elle rassemble des meubles qu’elle compile dans une pièce. Julie Legrand déséquilibre notre univers pour en donner une nouvelle vision, une autre perception. Toujours magique et merveilleuse… Dans l’enchantement de Julie Legrand.