Juanan Requena, « Le hasard funambule », Paris, Galerie Vu’. Du 17 mai au 28 juin 2024.

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Juanan Requena, « Le hasard funambule », Paris, Galerie Vu’. Du 17 mai au 28 juin 2024.

Juanan Requena présente sa deuxième exposition personnelle à la Galerie VU’. Composée d’un ensemble de petits tirages, la série « Le hasard funambule », propose une balade contemplative dans l’univers du photographe espagnol. En nomade, ce dernier nourri, par la déambulation, un imaginaire aux frontières du réel. Son aventure photographique a débuté il y a une dizaine d’années alors qu’il fait un road trip dans le désert en guise de voyage initiatique. Le photographe espagnol donne à voir une perception poétique du monde. Et laissant de côté le superflu, Juanan Requena invite le spectateur à observer l’essentiel, ces « presque rien » : « Lorsque je pense au hasard, je pense à tous les trains qui ne sont jamais arrivés, aux décisions qui ponctuent lentement mais crucialement nos pas, à une plume toujours à la limite de l’équilibre fragile. Aux photographies funambules qui savent saisir le vent, à la danse des rayons du soleil à travers les aiguilles de pin, à un coucher de soleil là où je ne suis jamais allé. Quand je pense au hasard, je pense aux mots que la lumière nous laisse après chaque rencontre, à chaque geste qui précède l’étonnement, à l’image que nous laissons derrière nous et qui résonne encore dans le rétroviseur. ».

Le paysage est l’un des principaux thèmes de sa série qu’il expose comme un éternel passionné des beautés de la nature. Il capture aussi bien la singularité d’une branche tortueuse que la simplicité d’une plume plantée dans le sable ibérique. Parfois une figure humaine se dévoile dans un paysage presque désertique. La marche pourrait être ainsi comprise comme un moyen de retour à soi même, et invite à l’introspection. La couleur sépia omniprésente – résultant du tirage argentique viré au café – participe à rendre les photographies intemporelles. Le corps se donne en visions élastiques. Les plans rapprochés permettent de dévoiler une main inoffensive, pendant qu’une autre torturée semble vouloir arracher les cheveux tenus. Le photographe fait de l’introspection à la fois un thème nostalgique par les regards qu’il porte sur l’enfance (la photographie d’un cheval à bascule, d’un manège) mais également un thème lié à la psyché.

Deux photographies présentent des femmes de dos. La lumière dévoile leur échine tandis que leurs cheveux bruns et épais cachent des expressions pourtant lisibles.Ici, la mélancolie transforme le moindre signe en un élément déterminant. Des fils verticaux laissent deviner une corde, tandis qu’un chaise vide illuminée par un terrasse témoigne d’une soirée joyeuse. Des scènes d’une inquiétante étrangeté, parfois donnent à voir, un danseur présenté dans une flou expressif témoignant de sa folie. Le hasard funambule semble au fur à mesure des photos renvoyer à une quête intérieure contemplative et tourmentée. Ainsi, plus que de nous présenter un marche poétique, la série de Juanan Requena permet d’enrichir nos imaginaires. Maxence Loiseau. 

 

Galerie VU’

Galerie Vu’, 58 rue Saint-Lazare, Paris. www.galerievu.com