Jiang Qiong Er, Gardiens du Temps, Musée Guimet, Paris. Jusqu’au 25 février 2025.

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Jiang Qiong Er, Gardiens du Temps, Musée Guimet, Paris. Jusqu’au 25 février 2025.

Après l’expérience Shan Xia avec Hermes, l’artiste chinoise Jiang Qiong Er bâtit une œuvre qui transcende les frontières culturelles. Trois événements la couronnent cette année. L’installation monumentale Gardiens du Temps au Musée Guimet, la sortie de sa collection Bamboo Mood chez Roche Bobois et sa curation de l’événement du Comité Colbert. Rendez-vous dans son appartement au coeur de la rive gauche où elle vient de s’installer avec sa famille.

 

Qu’est ce qui vous a initié à l’art ?

Je suis née dans une famille d’artistes. Mon grand-père a fait partie de la première génération d’artistes chinois au 20è siècle à se rendre en Occident. Mon père et ma mère sont des architectes très connus à Shanghai. Ils nous ont mis, mon frère et moi, un pinceau dans les mains à l’âge de deux ans, donc naturellement, on y est allé !

 

Vous êtes très célèbre en Chine ?

Oui, on me reconnaît dans la rue ! Je suis une sorte de Philipe Starck au féminin. Toujours dans le process, Des tableaux à la sculpture monumentale en passant par une Ferrari, tout est possible !

 

Vous faites de l’art et du design …

Oui, dans la vie d’aujourd’hui, la frontière entre l’art, le design et l’architecture s’efface. On a la chance de vivre cette période. J’ai donc choisi de rester « en amont » et de tisser les liens. Je suis très contente de mon choix car il offre la liberté et la richesse d’expression. Je peux tout faire !

 

Vous travaillez désormais à Paris. Que représente pour vous  la capitale ?

Shanghai et Paris sont deux villes uniques qui m’inspirent. J’y suis à la « maison » ! Depuis 10 ans, Paris a pris une importance artistique dans le monde. Certes, en France tout est complexe et prend du temps. Mais cette ville permet encore de réaliser des projets comme le mien en moins d’un an. Elle ose encore des folies artistiques.

 

Avec Gardiens du Temps, vous invitez le public à un voyage initiatique ?

Avec cette installation, réalisée à l’occasion du 60e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la Chine, j’appelle toutes les valeurs de l’humanité avec douze créatures mythiques que j’ai inventées et qui représentent la sagesse, la bravoure, la paix, la liberté…. Il faut rappeler ces valeurs qui déclinent. Le public les découvre sur la façade du musée, puis dans la bibliothèque et sur la terrasse. J’aimerai qu’une fois dans le dôme, toutes les générations puissent se recueillir et se connecter.

 

Quel est l’importance du temps ?

L’artiste doit jouer le rôle de phare dans un musée, gardien du temps. Il est le même pour tout le monde. Il n’est ni chinois ni français. Il est universel. Je cherche comment l’art peut nous réunir. Notre époque a besoin plus que jamais de cette énergie.

 

Le fait d’être une femme, est ce important ?

Ce n’est pas important mais je suis très contente ! Une femme vit tellement d’expériences, c’est magnifique. Pour être une femme heureuse, il faut être généreuse et avoir de la bravoure. Au musée, j’ai invité 60 femmes sur ce thème de la bravoure pour créer un poème collectif qui va être brodé en métal sur vingt et un mètres, et traverser toute la terrasse, entre le ciel et la terre.

 

Vous venez de créer un projet en collaboration avec Roche Bobois ?

J’ai créé une collection complète de canapé, paravent, table basse, console, tapis… tout un univers appelé le Bamboo Mood.  Pour interpréter la poésie du bambou.

 

 

Musée Guimet. 6, place d’Iéna, 16e. Fermé mardi. 10h à 18h. 11,50 €. Jusqu’au 25 février.  2025. www.guimet.fr. Collection Jiang Qiong Er & Roche Bobois.

Musée Guimet. 6, place d'Iéna, 16e. Fermé mardi. 10h à 18h. 11,50 €. www.guimet.fr.