Jean-Michel Fauquet est un artiste rare. Dans son atelier du Béarn, il crée une oeuvre merveilleuse et métaphysique nourrie par tout ce que l’écrit et l’art peuvent apporter de « miraculeux ». Avant son exposition au Parvis de Pau en avril prochain, il expose à la galerie Rouge à Paris.
Jean-Michel Fauquet offre un merveilleux voyage. Un voyage qu’il prépare longuement avec patience et amour. C’est la nuit qu’il travaille. C’est avec et dans la nuit qu’il oeuvre. Dans son quartier parisien, il a ramassé, cherché sa matière première, les cartons amassés au bord des boutiques qu’il monte à l’atelier pour les couper, les découper, les reconstituer, les assembler, les conjuguer… Et enfin en faire des objets fous aux formes à la fois si simples et si compliquées. Ce travail long et méticuleux se poursuit par celui de la peinture. Les objets s’obsurcissent. Le noir les enveloppent. Ils deviennent fantômes dans la nuit.
Dans l’atelier installé désormais dans le Béarn, tout se joue alors. La mise en regard, en abîme de son théâtre qu’il photographie au minimal. Avec juste la chambre noire pour la délicatesse et la profondeur.
La galerie Rouge dévoile cette oeuvre si troublante et si exigeante en quête de la Vie dans les plis, les Connaissances par les gouffres, les Jardins exaltés… Et le visiteur ne peut sortir indemne de cet univers réinventé où toutes les puissances vitales sont convoquées. Où tous nos sens bousculent, basculent dans ces moments, ces traversées du temps.
Anne Kerner.