Les figures numériques de Jean-Christophe de Clercq
Au départ, il y a toujours le papier, le pinceau et l’encre. Ou la gouache. Puis, la concentration comme une méditation, l’atteinte du vide comme une plénitude. A l’avénement, un dénuement de soi pour une connexion aux états multiples de l’être. Jean-Christophe De Clercq peint. Et ne peint que pour cela. Il cherche, explore, sonde. Comme avant lui Henri Michaux qu’il découvre à vingt ans fasciné par le dessin d’une couverture de livre. Comme avant lui encore les calligraphes orientaux rencontrés grâce à l’enseignement de l’artiste coréen Lee Ungno. Pour « Dessiner la conscience d’exister », écrit Michaux, il faut «être totalement absent et très concentré», explique De Clercq.
Ses dessins livrent incontestablement une trace, une empreinte, une preuve de vie, cette vision unique de l’homme en communion avec l’univers. Ici, Jean-Christophe De Clercq ne présente pas, ne représente pas l’univers mais en rejoint les forces. Grâce à l’élan du geste, de la main, du bras, l’artiste dépose sur la papier non une image ou un sens. Mais l’Essence. Ce que les poètes ou les philosophes de toutes les civilisations nomment le coeur de l’être ou le Primordial. Ici, dans ses dessins numériques, l’artiste va bien plus vite que dans la technique du dessin traditionnel. Et c’est ce qu’il aime. Ce gain de temps qui lui permet d’aller au plus près du continuum de la pensée. Du mouvement, de l’immédiateté, de la spontanéité de l’esprit et de la main ne faisant plus qu’un dans le trait impératif et nécessaire. Fondamental.
La galerie Louis Gendre présente les toutes nouvelles oeuvres de Jean-Christophe De Clercq où au signe s’ajoute une nouvelle jubilation chromatique où les variations colorées deviennent aussi musicales qu’intenses, vibratiles. Et les yeux s’éblouissent face ses grands dessins merveilleusement mystérieux et aériens. Superbe.
www.jeanchristophedeclercq.com