Jakob Lena Knebl et Ashley Hans Scheirl ont installé dans leur univers, au niveau inférieur du Palais de Tokyo, les figures de Frankenstein, les cyborgs, Barbapapa… ! Les références – de Mary Shelley et Ada Lovelace , de Hans Bellmer à Luigi Colani, d’Hector Guimard1 à l’esthétique cyber – s’enchevêtrent pour créer des œuvres et des êtres protéiformes, dont le transmorphisme repousse les limites du bon goût et des représentations de l’identité. Les artistes entrent en dialogue l’une avec l’autre en s’appuyant sur le préfixe « trans » : transmédium, transgenre, transmatérialité, transcontexte – un échange ludique entre la création contemporaine et l’histoire de l’art et du design, déconstruisant l’idée d’identité dans son ensemble : du maniérisme au surréalisme, du romantisme noir au biomorphisme et du modernisme au postmodernisme, en s’ouvrant sur un avenir d’existence cybernétique. Les installations amalgament les valeurs, elles génèrent une série de tensions et d’affects qui confèrent aux plus reconnaissables de leurs sources d’inspiration une « inquiétante étrangeté » à la fois troublante et intrigante.