Hommage à Huang Yong Ping ( Paris, Monumenta 2016 )

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Hommage à Huang Yong Ping ( Paris, Monumenta 2016 )

Du jamais vu ! L’artiste franco-chinois Huang Yong Ping a crée l’oeuvre la plus grande au monde conçue dans un bâtiment. L’événement a lieu à Paris. Au Grand Palais. Et c’est tout simplement MONUMENTAL. Artvisions s’est rendu dans son atelier en compagnie du photographe Jean-François Gaté. 

Après une série d’artistes inoubliables comme Richard Serra, Christian Boltanski, Anish Kapoor, le couple Kabakov, c’est au tour de l’artiste franco-chinois Huang Yong Ping d’investir les 13500 m2 et 30 mètres de hauteur du Grand Palais. Peu connu du grand public, il est pourtant une figure majeure de l’art d’avant-garde chinois des années 1980 en fondant le mouvement « Xiamen Dada ». Et nombre de ses oeuvres connaissent l’interdiction. Sa devise ?  « Le zen est Dada, Dada est le zen »qui manifeste son goût du paradoxe et de la déconstruction, produite par l’assemblage de significations hétérogènes. En Europe, il a pourtant déjà réalisé de nombreuses oeuvres gigantesques comme Wu Zei au musée océanographique de Monaco, Fantastic au musée de Lille, Les Mues à Nantes.

C’est tout à côté de la gare d’Ivry-sur-Seine, que travaille Huang Yong Ping, 62 ans, tout frêle à côté de son grand galeriste Kamel Mennour dans tous les sens du terme. Il invite avec sa femme, sa traductrice, à entrer dans son atelier. Au sol, superbe, la maquette au 1/20è désormais installée au Grand Palais avec l’oeuvre incroyable, démesurée, « Empires » qui prend 90% de l’espace de travail. Attention ! Tout le monde en chaussettes, le galeriste montre l’exemple, pour oser marcher sans l’abimer, sans apporter de la poussière, dans cet univers magique. Le visiteur a l’impression d’être devant un jeu de dingue dont on se demande quelles sont les règles. 300 containers de bâteaux forment huit montagnes entre ciel et terre, dont une de plus de dix mètres de hauteur sur lequel se pose le squelette de son incroyable serpent. Au centre, une copie exacte d’un bicorne de Napoléon forme une sorte de pont sous lequel vont passer les visiteurs.

Ai Wei Wei vient de d’enlever ses gigantesques cerfs-volants de la voûte du Bon Marché, la scène artistique chinoise explose les cimaises de la fondation Vuitton, Lu Chao dévoile ses « foules » à la galerie Obadia… La Chine ? Bien plus qu’à l’honneur en ce printemps parisien.

 

Anne : Dans quel état d’esprit êtes vous arrivé en France en 1989 pour l’exposition « Le magiciens de la terre » au Centre Pompidou ?
1989年,您是怀着怎样的心情来到法国的蓬皮杜中心办《大地魔术师》展览的?

Huang : C’était la première fois que je sortais de Chine. J’avais juste ma valise. Les chars envahissaient le centre de Pékin. Je n’avais pas de plan. Rester à Paris était une chance.
那是我第一次离开中国,且只带了一件行李箱。当时,北京的天安门已挤满了坦克。我在没有任何具体计划的时候选择离开中国,来到法国。能留在法国是我的幸运。

Anne : Quand vous étiez en Chine vous avez crée un mouvement révolutionnaire dont la devise était  « dada est le zen et zen est dada », est-ce toujours d’actualité ?  您是否始终认可您曾说的 “达达及禅宗,禅宗及达达”?

Huang : Il y a deux choses. Le dadaïsme fait partie de l’histoire de l’art du XXè siècle alors que le zen bouddhiste est ma religion. Je prend toujours une image pour parler de mon oeuvre, celle d’un pont.  Un pont qui relie ces deux philosophies comme l’Orient et l’Occident par exemple. Je veux absolument créer des ponts, des passerelles. Entre les mythes, les économies, le commerce, les catastrophes, les civilisations. Je n’ai plus vraiment d’origines, comme d’ailleurs beaucoup d’artistes de ma génération et de notre temps. La définition de l’artiste au XXIè siècle est d’être en mouvement.  C’est une façon de penser. Je dis toujours « frapper l’orient avec l’occident et frapper l’occident avec l’orient ». Quand je vivais en Chine j’utilisais des méthodes liées à l’art occidental et conceptuel, des méthodes liées au processus plutôt qu’à l’objet lui même qui rentrait vraiment en contradiction avec ce qui était enseigné dans les écoles en chinoises. A partir de 1989, arrivé en Occident, j’ai commencé à utiliser des méthodes, des références liées plutôt à la tradition chinoise. Il faut toujours étudier une problématique avec une distance.
达达主义是艺术史的一部分,而禅是我的宗教。我的追求是试着在这两种东,西不同的哲学间搭一座桥。在不同的神话,经济,贸易,文化甚至灾难之间。因为,我觉得,我已没有祖国。与我同时代及年轻一代的许多艺术家与我有相同的感受。艺术家们总是在不停的行走。艺术不可能在封闭中产生,艺术家怎可能闭门造车。这是我的观点。我总是说,让东方与西方彼此碰撞。 当我还在中国时,我也是试着采用西方的艺术与观念进行思考与创作。而不是运用在经院里老师传授的方法。1989年,来到西方后,我又开始参照中国传统的方法来创作。我总是想让自己自如抽离,借一双眼睛审视。旁观者总是更冷静,更能看清问题。 让东,西方互为观照。它对我意味着一个我可以展览作品的地方。在这儿,我的艺术品与历史,政治,社会交融。这次的主题是“帝国” 既有纪念意义也唱和了“大皇宫”这个建筑的名称。当然这个概念也含括着工业帝国,它的高峰与混乱。

Anne : En quoi consiste votre projet au Grand Palais ?
能谈谈您的展览吗

Huang : La première chose importante est le grand portique crée avec les containers. La deuxième chose, le contraste entre le serpent en mouvement et les containers stables et géométriques. C’est comme le yin et le yang. C’est le soufle universel, le « qi » qui se transforme sans cesse et donne à l’univers et aux être leurs formes dans le bouddhisme Tchan. La troisième chose, est le chapeau noir de Napoléon épicentre autour duquel tout tourne. Le Grand Palais se situe seulement à un kilomètre des Invalides. C’est l’histoire qui entre dans l’oeuvre. C’est ce chapeau qui symbolise les guerres de Napoléon mais aussi bien sûr toutes les guerres actuelles économiques, politiques et sociales que je veux dénoncer. Les grandeurs aussi et les décadences, l’hégémonie et le déclin.

它对我意味着一个我可以展览作品的地方。在这儿,我的艺术品与历史,政治,社会交融。这次的主题是“帝国” 既有纪念意义也唱和了“大皇宫”这个建筑的名称。当然这个概念也含括着工业帝国,它的高峰与混乱。这是一个相对简单的展览。第一件比较重要的是,用大大的容器制成的门廊。第二是移动蛇和稳定几何容器之间的对比度。这就像阴和阳。是一种平衡且要一气呵成。 第三是拿破仑的黑帽子。大皇宫酒店距离荣军院只有一公里。他们也构成作品的一部分。这顶帽子,象征拿破仑战争,当然也指代当下所有的战争,经济的,政治的和社会的,我想展露这所有的一切:辉煌与颓废,霸权和衰败。

Anne : Qu’elle est la place de l’homme dans votre oeuvre ?
在您的作品里人类处于何处
Huang : L’homme est toujours présent. C’est l’homme qui fait l’oeuvre et c’est l’homme qui visite et regarde l’oeuvre.
人类无处不在,是人创制的作品,也是人来参观作品展。

Monumenta, « Huang Yong Ping Empires, »

Grand Palais, nef

Du 08/05/2016 au 18/06/2016. 

ARTVISIONS remerçie Huang Yong Ping, Kamel Mennour, Florence Le Moing, Axelle, Jean-François Gaté.

 

 

Nouvel Institut Franco-Chinois, 2 rue Sœur Bouvier – Lyon 5ème Exposition ouverte au public de 10 h à 18 h du lundi au vendredi. Du du 18.01 au 29.04.2017