« La production d’un tableau ou d’une sculpture n’est comparable qu’avec le travail de l’archéologue : on cherche quelque chose d’invisible, que l’on déterre et qui est là présent », dit Georg Baselitz.
Peintre et sculpteur de la solitude et du questionnement, Georg Baselitz, de son vrai nom Hans Georg Kern, né le 28 janvier 1938, élève l’art du « contre » comme un étendard au-dessus de l’Allemagne d’Adenauer et de Brandt. Son œuvre brouille, désoriente et choque, suscitant une angoisse profonde, notamment avec ses célèbres peintures inversées où il présente son sujet à l’envers. L’exposition « Ein Bein von Manet aus Paris » présente des peintures monumentales, des œuvres sur papier et une sculpture en bronze créées au cours de l’année écoulée. À 87 ans, Baselitz interroge les conventions du portrait, se concentrant sur lui-même et sa femme, Elke. Travaillant au sol, il utilise comme Matisse son immense pinceau, son déambulateur pour créer des lignes qui deviennent centrales dans ses compositions, témoignant de son incessante volonté d’expérimentation. Une petite ballade en dehors du centre de Paris s’impose pour une exposition aussi phénoménale !