Ouverte le 18 juin 2021, avec l’artiste historique de la galerie Claude Viallat, c’est l’exposition consacrée à Franck Chalendard, qui propose une peinture où sont affirmés les pouvoirs émotionnels de la couleur sans pathos et sans recours à des sujets extérieurs, que nous vous faisons découvrir. L’oeuvre ne nie pas qu’elle est un produit, mais elle expose d’évidence le fait qu’elle ne relève pas, comme nombre d’oeuvres contemporaines, du design ou de la communication. Suivront les artistes Frank Stella et Orlan en novembre.
« Reste le… À quoi sert la peinture ? Franck Chalendard veille à ce que chacun de ses tableaux ne soit pas assimilable à un banal objet, ne propose pas seulement une configuration formelle décorative proche du design ou de la mode. L’art n’a pas pour but de décorer ou d’habiller le réel. Son utilité est au-delà de toute fonctionnalité utile. Au-delà du quotidien qu’elle transcende. C’est ainsi qu’il le veut. Chacune de ses oeuvres a un sujet qui n’est pas en amont de l’oeuvre. Il n’est pas non plus à son aval. Il est hors de l’oeuvre et dans l’oeuvre. Il n’est que par et dans le travail du peintre : il ne s’explicite pas. Il ne s’énonce pas. L’oeuvre ne l’exprime pas, ne l’illustre pas. Ce sujet il est dans la vie de l’oeuvre, dans la vie du peintre, dans la vie de qui regarde et voit chacune de ses oeuvres. Il n’a pas besoin d’être dit. Mais il n’en demeure pas moins que Franck Chalendard a commencé à peindre dans les dernières décennies du XXe siècle, qu’il est un artiste du XXIe siècle. Qui accepte de commenter ses oeuvres, doit s’astreindre à ne pas faire fi de la scène artistique contemporaine sur laquelle Franck Chalendard peint comme il peint. » Texte de Bernard Ceysson.
Interview de Romain Mathieu, commissaire de l’exposition.
Dans l’oeuvre de Franck Chalendard, il s’agit de rejouer la peinture, de rejouer cette histoire de la peinture abstraite mais en retrouvant son actualité. Comment s’adresse-t-elle à nous, aujourd’hui, dans son immédiateté ?
Les tableaux présentés ici succèdent à une série précédente où Franck Chalendard travaillait davantage par des recouvrements et puis, petit à petit, sont apparus des gestes plus graphiques. C’est ainsi qu’est née cette série. Dans son travail, existe cette manière de procéder à partir des gestes premiers de la peinture.
Et c’est pour cela que je parlais de jouer et de rejouer la peinture parce que dans la série présentée ici, on découvre des formes, des gestes qui reviennent et qui font écho aussi à la musique. Cette mélodie, dans les peintures de Chalendard, correspond aux formes répétées qui évoquent le pattern : elles flirtent avec le décoratif, reprenant le vocabulaire de la peinture sur un mode mineur, qui est aussi celui des oeuvres majeures de la modernité, de Matisse à Stella. Ce sont des motifs de tissus – rayures, chevrons, fleurs – qui se rencontrent sur la toile, convoquant ainsi une mémoire inconsciente, visuelle mais aussi tactile et olfactive, de ces draps ou de ces robes qui ont accueilli nos corps.
Interview du directeur de la galerie, Pierre Collet.
Didier Corbon, industriel lyonnais avait l’idée de faire une fondation à Lyon et avait envie de défendre sa ville avec une galerie internationale. Vu les liens très étroits que nous entretenons avec lui, nous avons eu l’idée de s’installer sur le long terme à Lyon. Il s’agit d’un nouvel espace qui poursuit les expositions dans la même veine que la galerie de Paris. Nous avons été très bien reçu par les lyonnais, il a y beaucoup de monde au vernissage et aussi beaucoup de curiosité pour notre espace de 300m2 réhabilité par William Wilmotte. Nous terminerons l’année à partir de novembre avec Orlan, une exposition photographique qui a été montrée à Paris il y a un an.