Françoise Pétrovitch investit la halle des Capucins et y déploie un monde d’images, à la fois poétique et inquiétant, peuplé de figures humaines et animales. L’exposition, conçue avec ses commissaires, Camille Morineau et Lucia Pesapane, raconte ces histoires autour de thématiques récurrentes dans son travail et à travers une riche sélection d’œuvres. Certaines pièces, réalisées pour Landerneau, sont présentées pour la première fois.
« Françoise Pétrovitch invente un « dessin augmenté » où le support graphique n’a plus d’importance, ni la typologie de sujet ou l’échelle de sa représentation : il s’agit d’une attitude. « Je ne peux pas dissocier ce que je dis de comment je le dis… Les œuvres émanent de moi, de mon monde interne. Je fais confiance au processus de travail ».
Du dessin dans les marges de cahier d’écolier à la chorégraphie, de la sculpture au rideau de théâtre, jusqu’auparcours dans une ville, c’est la même prise de risque qui est à l’œuvre chez Françoise Pétrovitch, dont l’exposition du FHEL dévoile l’ampleur. « L’une de mes motivations est de ne pas être dans la maitrise, de me remettre “en danger”, en réflexion, être moi-même dans une situation d’expérience. Des choses se résolvent dans la peinture, d’autres dans le dessin, ou encore dans le film ».
L’exposition propose un parcours chrono-thématique, dont les chapitres sont introduits par les mots de l’artiste. Les grands thèmes se succèdent à mesure de leur apparition dans l’œuvre, chacun d’entre eux incluant un focus qui vient équilibrer la thématique : tantôt la préciser tantôt la contredire, ou la développer dans une technique différente.
Ce « dessin augmenté » de toutes les techniques est le principe opérant d’une œuvre où le trait assorti
de la couleur, dans une synthèse absolue, figure aussi le voir. Le dessin comme manière de vivre, comme manière de regarder, d’interpréter le monde, est le fil du parcours de l’exposition qui, salle après salle, nous invite à réfléchir sur la focale de ce travail : c’est un véritable exercice pour apprendre à regarder. » Camille Morineau.