La rentrée commence fort au coeur de la capitale avec une jeune foire internationale d’art contemporain au Carrousel du Louvre. Paris, Porto, Londres, Focus Art Fair promeut l’art d’aujourd’hui aussi bien en ligne que dans une foire in situ. Des nouvelles façons de montrer les oeuvres venues du monde entier avec des défilés et des accrochages inédits ! Pour cette édition 2022, place au dialogue entre l’art classique et et les dernières inventions digitales. Nous avons rencontré son directeur, Mr Hong. Interview Anne Kerner.
Anne Kerner : Quel était votre parcours avant la foire ?
M. Hong : Nous avons commencé la société HongLee curator, agence artistique en 2017, afin de promouvoir des artistes asiatiques sur le marché européen. J’ai obtenu un diplôme MBA en management et marketing, et notre co-founder Jungwon Lee a quant à elle obtenu un master d’art. Nous avons donc créé elle et moi cette société en associant marketing et direction artistique.
A.K. : Comment cette foire a-t-elle été créée ?
M. H. : Etre une agence artistique ne nous suffisait pas en termes de partages. Si on peut créer une foire internationale, on peut étirer notre réseau et permettre aux artistes, galeries et nous-mêmes d’atteindre nos buts à travers la coopération.
A.K. : La foire s’est déjà implantée dans plusieurs pays ?
M. H. : A Paris, puis à Porto, la troisième édition à nouveau à Paris dans l’atelier Richelieu, la quatrième à la Saatchi Gallery de Londres, et aujourd’hui nous présentons la cinquième édition également à Paris. La capitale française est un lieu important car non seulement lieu de création de notre société mais aussi symbole des révolutions. Pour nous, la symbolique de l’art se retrouve en France. Le cœur de l’art est à Paris.
A.K. : Comment vous placez-vous par rapport aux autres foires aussi bien parisiennes qu’internationales ?
M. H. : Nous avons décidé d’aller vers l’international car le marché de l’art semble à première vue très ouvert, mais ce dernier est finalement assez fermé, il y a donc une volonté « d’ouvrir la porte » un peu plus. Pour grandir, il faut se diriger vers l’international. Focus est un projet unique du fait de : tout d’abord, avec notre thème particulier sur le marché de l’art futur, cette année il s’agit de la coexistence entre art digital et art classique. On va garder ce concept tout au long de l’année 2022-2023 dans nos futures expositions. Ensuite, la force de nos équipes est d’être dispersée aux quatre coins du monde.
A.K. : Concernant l’art digital ?
M. H. : Récemment, l’art digital s’est développé, et nous avons sélectionné quatre éléments de ce thème : NFT, IA, Méta verse et VR. Focus Paris 2022 a ainsi pour partenaire Samsung, partenaire des plus que pertinent en vue de notre thème. Adler est également en collaboration avec nous en ce qui concerne le métaverse ou le VR. Nous collaborons également avec la Galerie MORF IA et son directeur Scott Birnbaum, qui avec l’aide de notre partenaire Samsung va proposer une expérience unique pour présenter de l’art digital (IA, NFT…) d’artistes tels que Steve Matson ou encore Chris Fallows.
A.K. : Comment faire connaître au public tout ce monde numérique ?
M. H. : Avec nos partenaires, notamment les médias, nous avons décidé en 2020 d’avoir deux branches différentes : une foire d’art sur place, mais aussi une en ligne. On peut ainsi rendre notre foire plus accessible et plus pérenne. Cette année, nous collaborons par exemple avec Viva Art Cite (Hong-Kong), qui crée pour nous une réplique de galerie en réalité virtuelle, rendant ainsi possible un accompagnement en ligne personnalisé de nos artistes dont les œuvres seront présentées en ligne. Il y a donc une interface entre la réalité et le monde virtuel avec un passage de l’un à l’autre facilité. On cultive aussi bien le marché pour les curateurs, mais aussi pour les collectionneurs. Il s’agit d’un accompagnement donc d’un partage d’expérience.
A.K. : Quels collectionneurs visez-vous ? Jeunes ? Expérimentés ?
M. H. : Au départ, nous avons touché des collectionneurs expérimentés, mais la plupart des foires fonctionnent déjà ainsi. Nous avons alors décidé d’aller en direction de collectionneurs les plus internationaux possibles (USA, Corée, Japon…).
A.K. : Sur quoi porte le « focus » lors de cette édition ?
M.H. : Le programme est plus que diversifié et propose notamment un « artshow ». Le but de ce programme est de se concentrer sur l’art contemporain, qui ne connaît pas de barrières, et de casser les stéréotypes, tels que des tableaux restants « figés » sur les murs, d’où notre artshow. L’art contemporain bouge, les murs aussi. Il ne faut pas s’arrêter aux murs. Notre designer a ainsi confectionné des costumes spécifiques pour les mannequins du défilé, ces derniers devenant ainsi le « mur ». Ainsi, tout devient art. Une centaine d’œuvres seront présentées lors de ce défilé, et celles- ci seront « habillées » par les tenues des mannequins.
A.K. : Il y a un focus sur les jeunes artistes, n’est-ce pas ?
M. H. : Il s’agit de Focus Projet : nos curateurs sélectionnent de jeunes artistes faisant preuve d’un haut potentiel, et nous en faisons la promotion en les exposant. Il s’agit de jeunes artistes internationaux également.
A.K. : Concernant les critiques d’art ?
M. H. : On travaille récemment avec Rose W., chargée d’écrire au sujet de notre foire.
A.K. : Qu’aimeriez-vous encore communiquer ?
M. H. : Récemment, le marché de l’art à subi des secousses (production de faux, forte compétition). Nous ne voulons pas participer à une compétition. L’existence de nombreuses foires d’art est selon nous une bonne chose, car permet plus de partages, partages de réseaux notamment. Les échanges avec les autres foires restent malheureusement difficiles à mettre en place.
A.K. : Qu’est ce que le visiteur doit retenir en sortant de votre foire ?
M. H. : Nous cherchons à communiquer, à partager avec nos visiteurs, pour que ces derniers sachent où se trouve l’art, et insister sur l’impact de la rencontre entre les artistes et le public.
