Ce mois de novembre célèbre, au Carroussel du Louvre, les noces des deux salons parisiens, consacrés aux Beaux Arts, Fine Art Paris, crée en 2017, et l’historique Biennale des Antiquaires. Interview de Louis de Bayser, président de la foire.
Fini les divisions et la concurrence ! L’univers parisien des Beaux Arts se rallie pour redorer son blason. Tournant capital, avec l’union de la jeunesse de Fine Art Paris au prestige fané de La Biennale, pour créer un nouvel événement, mieux encore, redonner à Paris, la plus « grande et belle » manifestation internationale pour les arts de l’Antiquité à nos jours. Les 86 exposants de cette première édition sont entre de bonnes mains. « Mon père a fait parti des fondateurs du Salon du Dessin, explique Louis de Bayser. J’ai commencé à la fin des années 1990, et je travaille avec trois de mes frères. Il y a 6 ans, nous avons crée le salon Fine Art Paris. Celui-ci s’est bien développé, alors qu’en même temps, La Biennale avait plus de mal. L’an dernier, nous nous sommes rendu compte qu’il n’était plus possible d’avoir les deux salons en novembre à moins de deux semaines d’écart. Nous nous sommes donc réunis pour qu’il n’y ait plus qu’une seule foire consacrée aux Beaux-Arts à Paris ».
En attendant de s’installer dans deux ans sous la célèbre verrière de l’avenue Churchill, l’édition accueille déjà le fleuron des antiquaires parisiens avec des offres solides et de qualité. Le but à atteindre ? « Agrandir le salon et augmenter le nombre de galeries étrangères », confie Louis de Bayser. Ses point forts ? Les poids lourds de la peinture et de la sculpture de toutes les époques.Retrouvez les merveilleuses toiles flamandes, hollandaises, italiennes chez Steinitz, De Jonckheere, Giovanni Sarti, Oscar Graf… Et celles, remarquables du 19ème siècle, comme La Ronde de Louis Janmot chez Michel Descours ou le Portrait d’une élégante de Louis Welden Hawkins chez Horizon Chimérique. Tournez votre regard vers l’une des révélations du salon, l’artiste Juana Romani dont les très beaux portraits sont dévoilés chez les galeristes Perrin et Ary Jan.
Bien sûr, les galeries Léage (présente pendant 40 ans à La Biennale) ouSao Roque, honorent les fastes des arts décoratifs du XVIIè au XXè siècle tandis que les joailliers Bernard Bouisset, Orphéo Genève et des créateurs comme Fen J, offrent déjà une très belle visibilité aux bijoux et donnent l’indispensable image glamour au salon. Découvrez encore les sculptures, spécialité native de Fine Art Paris, avec les oeuvres de Charles Despiau à la Galerie Malaquais, Manzu à la galerie Rosenberg & Co, Marc Arcis à la galerie Ratton Ladrière.
« Il est important d’avoir un panel de l’excellence pour chacune de nos spécialités, explique le président du salon. Nous avons cette année une entrée de sept marchands d’art africain comme les galeries Meyer, Didier Claes et Monbrison et développé le secteur du livre. Nous désirons ouvrir le salon à plus de spécialités comme l’Asie ». Le but d’un salon généraliste ? « Réunir des collectionneurs de chaque spécialité et, à travers la diversité, essayer d’attiser la curiosité pour un domaine pour lequel ils n’étaient pas venus », conclut Louis de Bayser.
Quelques mots de Jacques Garcia
Ce maître incontesté de la décoration appose sa signature sur la terre entière. Cet architecte esthète et passionné intervient pour le nouveau salon Fine Art & La Biennale au Carroussel du Louvre. Interview de Jacques Garcia.
Anne Kerner. Vous avez oeuvré pour l’union des deux salons ?
Jacques Garcia : Une armée qui se divise est une armée perdue. Nous avons l’armée la plus forte du monde en matière d’art, c’est une certitude. Si on la divise, on est très mal. J’ai tout fait pour que cette association ai lieu. C’est le seul moyen de maintenir un marché fort, dans le domaine de la connaissance de l’art dans tout ce que cela comporte, de l’Egypte jusqu’aux années 1990.
A.K. : Pourquoi intervenez-vous au Carroussel du Louvre ?
J.G. : C’est un challenge ! Je voudrais gommer ce lieu trop sombre, trop petit… C’est ce que j’ai fait l’année dernière, avec Fine Art Paris, les gens ont oublié qu’ils étaient dans le Carroussel du Louvre. Les gens ont oublié qu’ils descendaient encore dans ce trou noir !
A.K. : Comment y avez-vous réussi ?
J.G. : Pour Fine art & La Biennale, j’ai essayé de capter Paris donc le Grand Palais à travers des images. J’ai repris les caissonements de l’année dernière, et je les ai rhabillés de la même manière de photocopies sur toile, comme des bâches, cette fois avec les éléments structurels très forts du Grand Palais : les grandes sculptures du rez-de-chaussée, le haut des toits etla voussure métallique de Jean Eiffel. Tout cela pour annoncer, que même si l’année prochaine, le salon sera dans le Grand Palais éphémère, l’idée de ces deux associations rassemblées, c’est de redonner la gloire à l’art français dans cet endroit extraordinaire. Je capte cela pour annoncer la bonne nouvelle. C’est un peu comme la parole du christ !
A.K. : Quels sont vos projets ?
J.G. :Le musée Gainsbourg avec un restaurant qui sera comme le gainsbar et une grande bibliothèque-boutique. Je publie chez Flammarion un très beau livre d’art sur la maison que je possède en Sicile à Noto. C’est le Coffee Table de l’hiver !Enfin, un film avec Arielle Domsbale, à partir d’un livre de Balzac, va se tourner dans mon château de Champ-de-Bataille, qui, ne l’oublions pas, est une maison ouverte au public avec le plus grand jardin privé d’Europe !
Fine Art & La Biennale. Le Carrousel du Louvre, 99 rue de Rivoli, 1er.
Du 9 au 13 novembre.
Horaires
- Mercredi 9 novembre : 11h – 20h
- Jeudi 10 novembre : 11h – 22h
- Vendredi 11 novembre : 11h – 22h
- Samedi 12 novembre : 11h – 20h
- Dimanche 13 novembre : 11h – 19h
Plein tarif, 20 euros.
A voir et à lire :
Château du Champ de Bataille, 8B, Route du Château, 27110 Sainte-Opportune-du-Bosc, France. 15 euros.
Jacques Garcia, A Sicilian Dream : Villa Elena, Photographies : Bruno Ehrs. Flammarion, 276 pages. 75 euros.
Maison Proust, 26 Rue de Picardie, 75003 Paris. Tel : 01 86 78 55 55.