Pour sa seconde exposition estivale, la Friche de l’Escalette présente de drôles de bulles en plastique disséminées dans les ruines de l’ancienne usine à plomb, qui semblent tout droit sortir de la série Star Trek.
Il s’agit de rares témoignages d’habitats futuristes en plastique, de la fin des années soixante aux débuts des années soixante-dix, dont la crise pétrolière de 1973 sonna le glas.
FUTURO HOUSE, Matti Suuronen
La maison Futuro du finlandais Matti Suuronen (1933-2013), voit le jour en 1968. Véritable soucoupe volante dont une soixantaine d’exemplaires sont répartis de par le monde, précieusement préservés par leurs propriétaires qui constituent une tribu hétéroclite d’aficionados très présente sur le net, allant du surfeur néo-zélandais au milliardaire californien amateur d’architectures de collection. C’est l’une de ces précieuses Futuro qui s’est posée pour trois mois sur la Friche de l’Escalette.
BULLE, Jean-Benjamin Maneval
La Bulle six coques du français Jean-Benjamin Maneval (1923-1986), lancée également en 1968, compte aussi ses adeptes. Depuis qu’un chineur a racheté il y a quelques années, à Gripp dans les Pyrénées, un petit village de vacances comptant une vingtaine d’exemplaires, il en apparaît régulièrement dans les foires internationales comme la dernière Triennale de Milan.
Deux Bulles seront présentées dans notre exposition. L’une, propriété d’un restaurateur passionné de Bulle Maneval, Jean-Baptiste Moutte de Relax Factory, est à ce jour la seule connue ayant conservé intégralement ses aménagements intérieurs d’origine. La seconde dont seule subsiste la coque extérieure verra ses aménagements refaits au modèle. Le public pourra ainsi suivre la restauration en cours.
HEXACUBE, Georges Candilis
L’Hexacube de Georges Candilis (1913-1995) et Anja Blomstedt (1937), de 1972. Ce talentueux collaborateur de Le Corbusier notamment durant cinq ans sur le chantier de la Cité Radieuse de Marseille, est le créateur des villages de vacances, inspirés de sa Grèce natale, de Port-Leucate et Port-Barcarès, entre 1964 et 1972, aujourd’hui classés aux Monuments Historiques. Par ailleurs, une colonie entière de « cellules spatiales » Hexacube, installée sur la plage, fera le bonheur des estivants pendant quatre décennies avant d’être sauvée de la destruction grâce à l’enthousiasme d’un jeune antiquaire de Perpignan, Clément Cividino. Ce sont deux Hexacubes, dont un prototype rouge, qui représenteront Candilis, cet été, sur la Friche de l’Escalette.
PAVILLON-SKULPTUR II, Max Bill 1969/1975
L’art moderne est également représenté cette année sur la Friche de l’Escalette, par une oeuvre de Max Bill (1908-1994), Pavillon-Skulptur II, dont l’épure parfaite évoque la modénature de la Farnsworth House de Mies van der Rohe.