À l’occasion d’un second accrochage, l’exposition « Alaïa/Balenciaga » invite les visiteurs à venir découvrir une nouvelle sélection de pièces, toutes issues des collections de la Fondation Azzedine Alaïa. Des robes, de jour comme du soir, des manteaux et des tailleurs dont les formes et les architectures unissent les deux maîtres. Une exposition sublime encore plus aboutie que la première.Conçue en deux chapitres successifs, l’exposition a proposé un premier face-à-face entre le couturier espagnol
et celui d’origine tunisienne. Tous deux étaient concentrés sur la coupe qui dirige la grande histoire de la mode, et les robes, véritables précis d’architecture, se montraient dans le noir absolu lors de la première exposition.
A compter du 27 septembre, c’est dans la couleur que le visiteur pourra observer d’autres points de vue.
Le rose aveuglant de Balenciaga dialogue avec le rouge intense cher à Alaïa.
Les thèmes essentiels aux deux couturiers, à savoir les folklores gitans et espagnols, s’expriment avec des modèles
de dentelles blanches chez l’un, de cuir perforé chez l’autre. La robe « Gitane », célèbre parmi toutes les créations d’Azzedine Alaïa, est pour la première fois exposée dans la galerie de la Fondation. Tous deux aussi habiles dans l’exercice du tailleur que dans le flou, Alaïa et Balenciaga, par les œuvres présentées, confirment leur grande maîtrise dans tous les domaines de la technique et de la coupe. Ainsi de nouvelles robes en mousseline et en dentelle noire, plus légères que des mouchoirs délicats, sont à voir également pour la première fois. Ailleurs, des manteaux
et des vestes, exemples de rigueurs observées, rappellent combien les deux couturiers étaient uniques
en leur temps, intemporels aujourd’hui.
Dans la poétique scénographie conçue et imaginée par Kris Ruhs, les modèles iconiques empruntent d’autres chemins de présentation, d’autres nouveaux viennent s’annexer, d’autres encore disparaissent pour installer
tous ensemble une nouvelle exposition à découvrir.Ouverte dès le premier jour du déconfinement, la Fondation Azzedine Alaïa tient à remercier très chaleureusement tous les visiteurs qui en venant voir et revoir l’exposition présentée ont montré leur confiance dans ce lieu
que le couturier souhaitait de tous ses vœux.Le second accrochage des œuvres est l’occasion également de la publication d’un catalogue inédit.
Une analyse des œuvres d’Alaïa et de Balenciaga figure au sommaire ainsi que des textes plus historiques
sur l’itinéraire des deux grands. Signés de Miren Arzalluz, Laurence Benaïm, Gaspard de Massé ou Olivier Saillard, ces textes commentent les nombreuses photos de modèles exposés.Plus de la moitié des modèles montrés pour la première fois sont issus des collections patrimoniales
de la Fondation. Les œuvres Alaïa ont été patiemment conservées et minutieusement protégées par le couturier.
Les œuvres Balenciaga ont été acquises depuis 1968 et réunies par la passion qu’entretenait Alaïa à l’égard du passé haut de la mode. Ces œuvres historiques, pour certaines d’exception, dignes des plus grandes collections de musée de mode et de costume, font partie d’un ensemble vaste de vêtements haute couture parmi lesquels on peut citer également les noms d’Elsa Schiaparelli, Madeleine Vionnet, Christian Dior, Charles James, Madame Grès
et bien évidemment Balenciaga comme moult créateurs contemporains.
Depuis la disparition de Monsieur Alaïa, la Fondation a pour mission de préserver ce patrimoine fragile et unique
et de le présenter à la faveur d’expositions inédites où les perspectives et l’analyse des techniques rares
des métiers de la mode sont toujours à l’honneur.
Ces expositions montrées là où précisément le couturier avait pour habitude de présenter ses défilés rares, voyagent dans le monde au gré des itinérances, participant au rayonnement de l’œuvre unique d’Azzedine Alaïa.