Depuis plus de trente ans, Corinne Mercadier tend des pièges au regard. Et ne cesse de jouer avec la lumière, ses jeux, ses ombres et ses mouvements. La photographe a commencé par lancer des vêtements et des objets qu’elle inventaient, des sculptures en tissus pour les capter dans leur mouvement, leur déformation, leur envol. Presque leur souffle. Puis sont entrés des objets plus reconnaissables, des ballons, des bateaux, puis des personnages, des jeunes femmes, proches pour la plupart, « face à leur destin » dit l’artiste. Corinne Mercadier livre des espaces mentaux d’une beauté infinie. Elle libère une aura, un halo, une émotion tout spirituelle et identifiable entre toutes. Dans sa dernière série, elle met le spectateur carrément face à face à l’objet, présent aussi bien dans sa densité, son intensité, une force, presque. Son désir ? Avec des éléments reconnaissables, rendre une atmosphère en décalage avec le réel. Et créer cette inquiétante étrangeté dont parlait Freud. Son univers a déjà influencé plusieurs générations d’artistes.
Elle nous a reçu dans son atelier où elle présente les trois corpus inédits, de 1987 à 2022, qu’elle dévoile à la galerie Binome pour la première fois.
Interview dans la vidéo ci-dessus.