Depuis 2011, Clarissa Bonet plonge dans l’essence de Chicago, une ville qu’elle n’identifie jamais. Son approche photographique capture le contraste entre la planéité des rues et la verticalité des gratte-ciels, transformant la métropole en un véritable studio créatif. La lumière naturelle, brute et sculpturale, joue un rôle clé dans son processus, donnant vie à un espace urbain devenu territoire mental.
S’inspirant de grands maîtres comme Ray K. Metzker, Bonet se démarque par une mise en scène cinématographique. Elle recrée des scènes de rue à partir de souvenirs, photographiant des modèles dans des compositions précises. Ses sujets, souvent anonymes et isolés, incarnent des états d’introspection, suspendus entre la proximité physique et l’éloignement émotionnel. Sa série, acclamée pour son originalité, invite à redécouvrir la ville comme un paysage intérieur, à la fois familier et mystérieux, où chaque image raconte une histoire silencieuse d’aliénation et de contemplation.