Chambord, le nouveau pari réussi et sublime de dessinateur de génie, Jérôme Zonder !

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Chambord, le nouveau pari réussi et sublime de dessinateur de génie, Jérôme Zonder !

Essentiellement fondée sur notre rapport à l’Histoire, l’œuvre de Jérôme Zonder sera chez elle à Chambord, dans ce lieu du patrimoine superposant les couches temporelles. Saisi par l’artiste comme un véritable corps historique, dont le fameux escalier serait la colonne vertébrale, le château accueillera dans l’exposition des superpositions de temporalités, comme autant de sédiments questionnant la mémoire collective. 140 dessins de l’artiste, dont une trentaine montrés pour la première fois, occuperont sur 800 m2 la majorité des salles du deuxième étage du château. Cette exposition sera précédée d’une résidence d’un mois, en mai, que Jérôme Zonder passera au château. Les trois techniques de Jérôme Zonder seront à l’honneur : le fusain, la mine de plomb et le travail à l’empreinte

Du 10 juin au 30 septembre 2018, Chambord accueille l’un des meilleurs dessinateurs d’aujourd’hui : Jérôme Zonder. Le projet de l’exposition consiste, dans un lieu qui célèbrera très bientôt son 500ème anniversaire, à interroger la question lancinante de la mémoire et de la trace, selon une visée croisant l’anthropologie, l’éthique et le politique.

Jérôme Zonder impose sa virtuosité et son intelligence critique par le truchement de dessins réalistes ou plus suggestifs, employant le fusain, la mine de plomb ou le travail à l’empreinte. S’il restreint volontairement et exclusivement sa pratique au dessin, c’est pour reprendre la main, au sens propre comme au sens figuré, face au flot d’images numériques qui nous débordent constamment : le travail qu’il produit à partir de ces images réintroduit une dimension à la fois organique et temporelle qui les transforme, et les soumet à un retour critique.

Essentiellement fondée sur notre rapport à l’Histoire, l’œuvre de Jérôme Zonder sera chez elle à Chambord, dans ce lieu du pa- trimoine superposant les couches temporelles. Saisi par l’artiste comme un véritable corps historique, dont le fameux escalier serait la colonne vertébrale, le château accueillera dans l’exposition des superpositions de temporalités, comme autant de sédiments questionnant la mémoire collective

Avec plus de 130 œuvres, dont près de la moitié produite pour l’occasion, l’exposition montrera notamment une forêt de 30 mètres courant sur les murs, sur laquelle seront accrochés les « fruits de l’histoire », 89 dessins au format identique et norma- tif (24 x 32), issus de collections privées, qui formeront comme une narration en accéléré de l’espèce, de l’empreinte rupestre à la greffe bionique opérée en 2014 sur un soldat américain. A cet ensemble s’ajouteront une galerie de portraits de « blessés », révélant autant d’accidents de l’histoire, mais également des foules de mains sur de très grands formats, hésitant entre révérence et idolâtrie, tendresse du contact et hystérie collective…

Après l’exposition Georges Pompidou et l’art, une aventure du regard, organisée l’été dernier dans le cadre des 40 ans du Centre Pompidou, vue par plus de 500 000 visiteurs, Chambord renoue ainsi avec les expositions monographiques qui l’ont imposé comme l’un des lieux patrimoniaux les plus dynamiques dans le champ de l’art contemporain cette dernière décennie.

Né en 1974 et diplômé des Beaux-Arts de Paris en 2001, Jérôme Zonder a montré son travail dans des dizaines d’expositions dont les plus récentes ont reçu un accueil critique et public marquant : que ce soit dans le cadre d’expositions collectives comme La Belle peinture est derrière nous (Lieu unique, Nantes, 2012) ou l’an dernier autour du Massacre des Innocents de Poussin au château de Chantilly, ou bien lors d’expositions personnelles telles que Fatum (Maison rouge, 2015) ou The Dancing Room (musée Tinguely, Bâle, 2017)

DANS LE DOMAINE NATIONAL DE CHAMBORD

Les oeuvres de Jérôme Zonder occuperont à Chambord les quatre bras de croix du deuxième étage et deux cantons adjacents. L’artiste ne conçoit pas un accrochage, mais une véritable installation de ses dessins où, comme au XVIème siècle, le rythme et les séquences sont pensés pour immerger le visiteur dans un ensemble.

La section la plus frappante est celle de la grande forêt courant sur plusieurs murs du château, sur laquelle sont fixés, à intervalles réguliers, quasiment une centaine de dessins de formats similaires (24 x 32cm). La forêt elle-même convoque un imaginaire multiple : elle redouble celle qui entoure le château, tout en envahissant l’espace et piégeant le spectateur dans un espace parfois inquiétant. En se prolongeant d’un mur à l’autre, et plus encore d’un espace vers un autre, à travers le mur, elle nous embarque vers une traversée du temps assurée par les dessins, de la main rupestre (le premier dessin) jusqu’à la main bionique greffée sur un soldat américain (dernier dessin), en passant par les grotesques.

Cette grande forêt narrative accélère la chronologie par l’intermédiaire de Fruits (c’est le nom des dessins) plus ou moins amers ou blets.

La galerie des Blessés, galerie de portraits fonctionnant également comme référence à celles qu’on pouvait admirer dans les maisons aristocratiques, relève d’une des fonctions traditionnelles de l’art : sauver de l’oubli les personnages ou événements qu’elle met en scène. Blessés par l’histoire (la grande ou la petite), ces per- sonnages interrogent : notre imaginaire vaque en toute liberté, rien ne le contraint. Comme si ces Blessés amorçaient une histoire qu’il incomberait au spectateur de prendre en charge. Ces figures ont été altérées par l’histoire, et le spectateur est saisi par une forme de réversion à leur égard, qui est constitutive de sa situation au centre de l’espace saturé par ces portraits, immergé dans le corps de l’Histoire.

Avec son travail et notamment par cette exposition, Jérôme Zonder dresse le portrait d’une époque en mu- tation et qui se trouve au seuil d’un cataclysme sans doute aussi décisif que celui qui a été à l’origine de la Renaissance : un moment de révolution industrielle aujourd’hui marqué par l’intelligence artificielle et la nanotechnologie.

Château de Chambord, Chambord. Du 10 juin au 30 septembre. Le parc est ouvert en libre accès tous les jours. Le château est ouvert toute l’année sauf les 1er janvier et le 25 décembre. Le château sera également fermé le 26 novembre 2018. du 29 octobre au 30 mars : de 9h à 17h (Basse saison) du 31 mars au 28 octobre : de 9h à 18h (Haute saison) Dernier accès ½ heure avant la fermeture du château Fermeture des jardins à la française 30 minutes avant la fermeture du château.