Né en 1953 à Wroclaw (Pologne), l’artiste vit et travaille à Paris depuis 1989. Nous avons rencontré ce passionné de la chambre noire qui nous a expliqué son fonctionnement à Arles, il y a quatre ans.
Après une formation de photochimiste, Bogdan Konopka s’est appliqué dans un premier temps à photographier le climat apocalyptique de sa ville natale de Pologne, alors réduite à l’état de ruine dans sa quasi totalité. Arrivé en France fin 1988, il y poursuit son travail sur le devenir des villes et l’étend également aux grandes cités européennes – Varsovie, Prague, Genève, Venise, Zürich, Budapest – et chinoises, dont il immortalise plutôt le quotidien qui se dégrade que le spectaculaire.
Sans jugement de valeur, sans condamnation ou dénonciation, il prend en charge le temps qui passe. Choisissant minutieusement et patiemment ses lieux de prises de vue, il photographie la face cachée d’un environnement urbain tout à la fois divers et unique. Car si chaque ville y garde sa singularité, l’oeuvre de Bogdan Konopka ne manque pas d’abolir les frontières, et de révéler l’universalité de la mue permanente de la « peau des villes ». Ainsi dépouillées de toute figure humaine, ses miniatures photographiques témoignent du regard attentif que porte Bogdan Konopka sur le monde et dégagent un ineffable souffle de vie.
Fort d’une solide maîtrise technique, il affirme dans ses images un univers plastique et formel à contrecourant des modes : ses photographies noir et blanc, réalisées à la chambre puis tirées par contact, sont de format relativement petit et présentent un travail des gammes de gris caractéristique de son oeuvre.