Les mots pour parler de Baya sont souvent piégés, car ils ressassent l’idée du miracle initial ou qualifient son art d’art naïf. L’un obère toute réelle historicité au regard de sa trajectoire et l’autre empêche de voir la singularité de son art, son raffinement, ses évolutions, sa dimension spirituelle, écrit Anissa Bouayed.
Les visiteurs du salon Menart Fair ont pu découvrir les oeuvres de l’artiste Baya depuis deux ans à Paris. La légende plane sur cette jeune fille algérienne non scolarisée (comme 98% des filles « indigènes » de sa génération), qui devint cette immense artiste, Baya, jouant parfaitement du langage des formes et des couleurs et créant un style bien identifiable. L’exposition montre à quel point Baya fut l’une des pionnières de l’art algérien, obtenant en 1969 le Grand Prix de peinture de la ville d’Alger. L’artiste continua de travailler en faisant évoluer sa peinture, et sa production prolifique et fut appréciée à l’international.