La galerie Binome spécialisée dans la photographie, présente trois artistes qui oeuvrent sur l’eau. Autour d’un même rocher, Anaïs Boudot crée des séquences de houle et d’écume dont la matérialité vaporeuse et scintillante est renforcée par des projections de peinture argentée. Laurence Aëgerter pose d’extraordinaires scènes de baignade où nagent des personnages fantômes dans des tapisseries tissées de fils phosphorescents. Tandis que Douglas Mandry puise ses images dans l’iconographie du siècle dernier avec des paysages de montagnes enneigés et des couvertures de glacier. Soit tout un questionnement sur la fragilité de l’avenir de la nature et de nous même. D’une finesse absolue.
“Tout discours mystique a ceci de particulier, de vertigineux, et peut-être d’effroyable, d’être conjointement ouverture absolue sur les possibles et accès à l’inconnu. Voilà donc le paradoxe : chercher l’inconnu comme réponse, à une quête ou à une plainte, pour mieux trouver l’inconnu en tant que tel ; infiniment poursuivi, celui-ci affleure telle une lumière aveuglante dans la nuit la plus obscure, et dans laquelle il faut plonger. De Thérèse d’Avila à Maurice Blanchot et Georges Bataille, en passant par Michel de Certeau, la formulation mystique est un mouvement consistant à tourner incessamment autour d’une pierre dure, irréductible, qui prendrait aisément le nom de secret.”[extrait] écrit Léa Bismuth, à propos du travail La noce oscura d’Anaïs Boudot, Catalogue La Casa de Velazquez, 2017