L’exposition rend hommage à Taro Okamoto (1911-1996), figure emblématique des avant-gardes japonaises. De 1930 à 1970, son parcours artistique s’illumine d’une vision unique et avant-gardiste. Arrivé à Paris, Okamoto s’enrichit des courants abstraits et surréalistes, se formant au sein du Musée de l’Homme sous l’œil de Marcel Mauss. Son retour au Japon en 1940 marque le début d’une ère où il devient le phare de l’avant-garde, unissant des esprits créatifs dans un pays en pleine renaissance. L’exposition explore son chemin, jusqu’à la majestueuse Tour du soleil, sculptée pour l’Exposition universelle de 1970 à Osaka, où elle se dresse comme un symbole de fusion entre art contemporain et objets ethnographiques, une célébration de l’esprit vivant et universel.
Biographie de Tarō Okamoto
Tarō Okamoto (1911-1996) est le fils de l’écrivaine Kanoko Okamoto (née Kano Ōnuki, 1889-1939) et de l’illustrateur Ippei Okamoto (1889-1948). Il accompagne ses parents lors de leur voyage en Europe et s’installe à Paris en 1930.
Proche de Jean Arp et de Kurt Seligmann, il embrasse une carrière de peintre et fraye avec le groupe Abstraction-Création et les mouvances surréalistes.
En 1938, il étudie au laboratoire d’ethnologie du Musée de l’Homme. Dans le même temps, il se rapproche de Georges Bataille et rejoint la société secrète Acéphale. Il quitte la France en 1940 pour rejoindre le Japon. Mobilisé en 1942, démobilisé en 1946, Tarō Okamoto perd toute sa production d’avant-guerre, détruite dans les bombardements de Tokyo.
Tarō Okamoto deviendra en une décennie le repère central de l’avant-garde artistique japonaise. Il est également l’auteur de nombreux textes. Il s’emploie
à une relecture singulière de certaines traditions japonaises, en prenant soin d’inscrire ce renouveau d’intérêt dans une perspective « anti-traditionnaliste ». Peintre, sculpteur, muraliste, photographe, écrivain, chercheur, Tarō Okamoto semble infatigable. Il est nommé commissaire général du pavillon du thème de l’Expo’70 à Osaka, événement qui marque l’expansion du Japon dans l’économie mondiale. À cette occasion, il fait construire la Tour du soleil qui devient
le symbole inattendu de l’Exposition universelle.
Il meurt en 1996, à l’âge de 85 ans. Dans les années 1980, il devient une figure médiatique. Il fait partie des artistes du 20e siècle les plus connus du Japon.