La Galerie Joseph présentera durant l’été 2019 une exposition intitulée « Jackie, une icône » qui 25 ans après sa disparition, continue tou- jours de fasciner les foules.
Les commissaires d’exposition ont délibérément choisi de consacrer cette rétrospective photographique à la partie « Kennedy » de la vie de Jackie, car le couple qu’elle a formé avec le Président des Etats-Unis a été unique en son genre. Grâce à lui, elle était devenue aux yeux du monde la « reine de l’Amérique », grâce à elle, il était devenu le plus puissant des chefs d’état.
Cette jeune femme d’allure royale, au look novateur et moderne, mère de beaux enfants, qui voulait faire du palais présidentiel américain un nouveau Versailles, avait créé la légende Kennedy. Suite à l’assassinat de JFK, en taisant ses partiessombres mais en magnifiant le personnage de son mari, elle invente le mytheKennedy !
Pour mieux cerner cette personnalité entrée dans la légende, l’exposition « Jackie, une icône » rassemblera une centaine de photographies.
Ces clichés retraceront le destin hors du commun de cette petite fille modèle de- venue First Lady. Entre moments de bonheur et tragédies, chaque photo donnera un nouvel éclairage sur cette femme énigmatique.
L’EXPOSITION
De son enfance à son mariage avec JFK
Jacqueline Lee Bouvier, issue d’une famille aisée new-yorkaise, est née en juillet 1929 et passe les premières années de sa vie dans le domaine familial de l’East Hampton, où elle devient, dès son très jeune âge, une cavalière émérite, un sport qui demeurera une passion toute sa vie. Elle aime aussi le dessin, la littérature et la poésie. Mais cette enfance idyllique se termine lorsque ses parents divorcent pourle plus grand drame de la jeune fille qui souffre terriblement de cette séparation.
Jacqueline ne fréquente que des écoles huppées, c’est une élève studieuse etbrillante dont on apprécie surtout les qualités littéraires et sportives. A la fin de sesétudes secondaires, elle est nommée «débutante de l’année» et à 20 ans, elle part étudier en France, où elle suit d’abord un cours intensif de français à l’Université de Grenoble, avant de poursuivre ses études à la Sorbonne de Paris où elle approfondit sa passion pour la culture française.
À son retour aux Etats-Unis, à la fin de ses études, elle s’inscrit à un concours littéraire organisé par le magazine Vogue qu’elle gagne en devançant quelque 1 300 concurrentes.
Ne voulant pas finir femme au foyer et revendiquant son indépendance, ellese trouve un travail de « photographe enquêteur » pour le journal Washington Times-Herald en 1952 où elle se fait remarquer pour son intelligence vive, sa grande culture, sa réserve polie… et son côté snob ! C’est aussi cette année-là que son destin va être bouleversé : elle rencontre John Fitzgerald Kennedy qui, à 35 ans, est l’étoile montante du parti démocrate…
Après l’élection de Kennedy comme sénateur en novembre, leur relation devient plus sérieuse et sur le conseil de son père (qui voyait en Jackie la femme idéale pour permettre à son fils d’accéder au plus haut poste de l’état), John la demande en mariage.
Il aura lieu le 12 Septembre 1953 à Newport et la cérémonie sera considérée comme l’événement mondain de la saison.
La femme indépendante qu’elle rêvait de devenir finira par entrer dans le rang pourdonner l’image d’une épouse modèle.
Jackie et John Kennedy, un couple complémentaire
Alors que John est au cœur de la politique intérieure du pays, Jackie occupe son rôle de première dame à la perfection. Relativement discrète, elle séduit pourtant par ses manières raffinées et sa culture impressionnante.
Dès l’investiture de John, elle entreprend la restauration de la Maison Blanche où se sont succédé tous les présidents américains. Soucieuse de revaloriser l’image de ce symbole national, elle fonde alors le Comité des beaux-arts de la Maison-Blanche dont la mission est de restituer la richesse du patrimoine mobilier, malheureusement dispersé. Elle est à l’initiative de nombreuses manifestations officielles, transformant ce lieu en une vitrine de la création artistique et intellectuelle : peintres, musiciens, écrivains, scientifiques se mêlent ainsi aux hommespolitiques, diplomates et chefs d’État.
Lors des visites officielles, elle séduit, notamment par sa maîtrise des langues étrangères (Jackie parlait couramment anglais, français, espagnol et italien) et arrive même à éclipser le président des Etats-Unis. Au cours de la visite du couple présidentiel à Paris au printemps 1961, alors que le président français Charles de Gaulle est ébloui par la première dame américaine, John, conscient de l’avantage d’avoir une telle épouse à ses côtés, ira jusqu’à dire « Je suis l’homme qui accom- pagne Jackie Kennedy ! ».
Jackie et John en famille
Bien que leurs clichés de mariage les présentent comme extrêmement souriants,leur vie maritale fut loin d’être un long fleuve tranquille. John est en effet connupour être un grand séducteur à la libido insatiable, et Jackie, comme la plupart des femmes de la bonne société de cette époque, feint d’ignorer ses nombreuses conquêtes. Les Kennedy arriveront cependant à créer une certaine vie de famille avec la naissance de leurs deux enfants, que John, par le biais des médias, mettra régulièrement en scène pour accroître encore plus son image de Président « bon père de famille ». Grâce à ces nombreuses séances photos, il nous reste des clichés pleins de tendresse où les facétieux John et Caroline, peu intimidés par les objectifs des photographes, se comportent comme des enfants d’américains moyens et contribuent à immortaliser « cette famille modèle ».
Le style iconique de « Jackie Kennedy »
Jackie Kennedy est une icône de mode avérée. Dès son arrivée à la Maison-Blanche, elle a bouleversé les codes vestimentaires en se mettant au diapason de la mode sixties avec des silhouettes monochromes de couleurs vives ou pastel.
Ses choix judicieux en termes de coupe, de couleur, de créateurs et de matières ont fait date. On associe généralement Jackie aux tailleurs-jupes en tweed, que cesoit des modèles Chanel ou des copies (autorisées à l’époque) réalisées par sonstyliste fétiche, Oleg Cassini. Car fan des couturiers français tels que Givenchy,Chanel et Dior, elle ne pouvait s’offrir leurs créations jugées trop onéreuses par l’administration américaine. Jackie bénéficiera également de la vision de DianaVreeland, rédactrice en chef du magazine Vogue, qui l’aide à développer un look chic décontracté « made in USA » : le style BCBG des années 60 était né.
En tant que créateur du « look Jackie », Oleg Cassini a fait de la Première Dame l’une des femmes les mieux habillées du monde et une icône glamour de l’ère Kennedy. Pendant les 1000 jours de l’administration Kennedy, Cassini a conçu pour elle plus de 300 vêtements (manteaux, robes, robes de soirée, costumes ettenues de jour) et a coordonné tous les aspects de sa garde-robe, des chaussuresaux chapeaux en passant par les gants et les sacs à main. Sur l’exposition, les croquis de Cassini, accompagneront les photographies de la Première Dame lors de ses tournées en Inde, en France, en Angleterre et en Italie, ainsi que lors des dîners d’État et des réunions de famille à la Maison-Blanche.
Mais le « style Jackie » c’est aussi une robe droite sans manches, un chapeau et des escarpins « kitten hills ». On la connait également pour ses jupes trapèze et ses pantalons taille haute. Les accessoires de la première dame contribuent également à sa renommée vestimentaire, notamment son fameux collier de perles à triple rangée signé Kenneth Jay Lane et ses chapeaux « Pillbox » créés par Hals- ton et immortalisés dans de nombreux clichés.
Un autre élément clé qui caractérise la First lady est sa coiffure, à la fois très moderne et féminine. Sa coupe au carré est en réalité le fruit d’un heureux hasard : peu de temps après l’élection de son mari, elle se fait couper les cheveux dans le célèbre salon d’Helena Rubinstein, son coiffeur habituel étant absent, il se fait remplacer par un collègue qui, sans le savoir, créé le carré bouffant le plus célèbre des Sixties.
Jackie Kennedy fut l’une des « premières dames » les plus populaires. Ses sorties faisaient tourner la tête des photographes. Sur papier glacé coloré ou sur des archives en noir et blanc, elle laisse un héritage fort. Jackie Kennedy est toujours une source d’inspiration pour de nombreux designers puisque Mélania Trump, pour l’investiture de son mari, affichait un look similaire à celui de Jackie.
Jackie Kennedy était une femme libérée qui écrivit sa propre histoire sans se lais- ser dicter des codes.
Elle inspira les femmes du monde entier, fut un modèle des années 60 et demeure une icône un demi-siècle plus tard…
LES RÉFÉRENCES
La Galerie Joseph a réalisé ces trois dernières années les expositions consacrées à Steve McQueen puis à Johnny Hallyday, ainsi que les expositions « Bikini, « Pin- Up », « Icônes, De la nouvelle vague aux années ‘70 ».
LE LIEU
La Galerie Joseph, située dans le Haut Marais, est un ancien atelier industriel en- tièrement rénové par le Galeriste Michael Timsit et allie modernité et tradition en présentant de grands espaces épurés. Pleine de charme, la Galerie a su conser- ver son âme à travers ses pierres, poutres apparentes et murs d’origine. Ce lieuoffre une superficie totale de 850m2 sur deux niveaux, dont une impressionnante verrière culminant à 12m qui fait de cet endroit un lieu d’exception.
Galerie Joseph, 16, rue des Minimes, 75003 Paris
www.galeriejoseph.com