Comédien et metteur en scène italien de toute première importance, Pippo Delbono mêle les disciplines et les pratiques, intégrant la musique, la danse et la photographie à ses créations théâtrales depuis le milieu des années 1980. Il s’intéresse particulièrement aux principes du théâtre de l’Orient où le travail de l’acteur et du danseur s’unissent. Dans ce cadre, il rencontre Ryszard Cielslak, Iben Nagel Rasmusen et Pina Bausch. Avec sa compagnie, Compagnia Pippo Delbono, il crée l’ensemble
de ses spectacles, de Il tempo degli assassini, en 1986, à Urlo, en 2004. Nombre de ses pièces ou leurs extraits sont présentés sous forme de captations au Centre Pompidou dans le cadre de la manifestation Vidéodanse. Depuis 2003, il réalise également des films, qui relèvent autant du journal filmé que de la fiction.
Guerra, son 1er long métrage, est sélectionné à la 60ème Mostra de Venise.
En 2009, le festival de Locarno rend un hommage important à Pippo Delbono et présente tous ses films, dont La Paura, réalisé la même année avec un téléphone portable. Premier volet d’un triptyque que viendront poursuivre Amore Carne, en 2011, sélectionné à la 68ème Mostra et au Festival de Nyon – Visions du réel, puis Sangue, en 2013.
Son dernier film, Vangelo, en 2016, est sorti en DVD.
« En seulement cinq longs métrages, tous produits de manière indépendante, Pippo Delbono est parvenu à créer un cinéma incontournable, étranger à toute sorte de catégorie et d’une rare puissance. Ce cinéma est pourtant encore largement méconnu, en partie caché derrière le succès de sa première vocation, l’art dramatique. Encore aujourd’hui, l’acteur et le metteur en scène, les deux visionnaires, que les théâtres du monde entier invitent avec la Compagnie Delbono, font de l’ombre au cinéaste, l’un des plus novateurs de notre temps. »
Eugénio Renzi, pour le catalogue du Festival de La Rochelle, en 2014.
Acteur avant tout, Pippo Delbono joue dans de nombreux films d’autres cinéastes :
Bernardo Bertolucci, Peter Greenaway, Valeria Bruni-Tedeschi ou encore Yolande Moreau. L’intégralité de ce travail cinématographique sera présentée, ainsi que quelques-uns des films dans lesquels il a joué.
A la demande du Centre Pompidou, Pippo Delbono réalise également un nouveau court métrage inédit dans la cadre de la série Où en êtes-vous?
En parallèle de cette rétrospective, largement accompagnée par l’artiste, Pippo Delbono proposera cinq performances au format minimaliste autour du travail avec le texte, la voix, la musique et enfin le corps. À cette occasion, il est rejoint par les acteurs qu’il aime et avec lesquels il travaille depuis de nombreuses années, mais aussi des invités inédits, Valeria Bruni-Tedeschi, Yolande Moreau ou encore Sophie Calle en tête.
Après Ma mère et les autres, à la Maison Rouge, en 2014, Pippo Delbono présentera enfin une installation créée exclusivement pour le Centre Pompidou, La Mente che mente (L’Esprit qui ment), qui retraverse l’ensemble de son parcours au rythme de souvenirs et de rencontres. Cette exposition, pensée et conçue comme un parcours, est une invitation à un cheminement, une immersion dans la création expérimentale. Constitués de bandes-son, d’enregistrements originaux et d’archives personnelles de Pippo Delbono, de textes écrits ou extraits de déclarations, de films, de spectacles, d’interviews, de photos et d’images diverses, de vidéos et d’installations, les éléments de l’exposition traceront un portrait de l’artiste.
« Cette expérience se passe dans un lieu représentant le labyrinthe de l’esprit, de mon esprit où les personnes flâneraient seules, un lieu où les gens peuvent être ensemble, proches les uns des autres, un groupe unit qui vit le même chemin émotif. Un chemin guidé par ma voix, voix qui dit, qui raconte, qui chante, qui crie, qui murmure. Guidé aussi par les musiques que j’ai composé et par les projections des images photos et vidéos qui font partie d’une mémoire visuelle que j’ai recueillie pendant ces années. »
Pippo Delbono, à propos de La Mente che mente (L’Esprit qui ment).
L’ensemble de la manifestation est organisé par Les Cinémas du DDC du Centre Pompidou, en collaboration avec Les Spectacles Vivants et La Parole.