Lorsque Willy Rizzo photographie Picasso, il plonge dans son intimité, il ne capture pas seulement Picasso l’artiste mais aussi l’homme dans sa manière d’être, l’homme déjà devenu une légende. Willy Rizzo livre ses photographies inédites et inattendues du peintre. On le découvre plus intime, entre l’homme et l’artiste. Dans chacune des photographies, on devine une histoire, une information.
Willy Rizzo se rend à plusieurs reprises dans le Sud de la France où Picasso réside, notamment dans son atelier à Vallauris et dans sa villa La Californie à Cannes.
Dans “l’oeil de Willy Rizzo” portraitiste et photoreporter, nous découvrons Picasso détendu en famille, Picasso travaillant dans son atelier, Picasso dessinant sur le sable un portrait qu’une vague va effacer… De purs instants de poésie. Willy Rizzo était un photographe, qui avait une grande faiblesse : un goût pour le beau qui s’insinuait partout.
« À l’époque, je prenais beaucoup de photos de Pablo Picasso. Je trouvais qu’on faisait toujours les mêmes. Il fallait faire ensemble quelque chose de nouveau. J’ai eu l’idée de le faire dessiner sur des ardoises, des grandes ardoises d’école. Avec de la craie. “Bonne idée, ça s’est jamais fait”, a-t-il dit. Moi, j’avais une autre idée derrière la tête. Je lui apporte donc une douzaine d’ardoises. Le maître commence à dessiner. Il m’a fait douze ardoises, et elles étaient à moi. C’était très joli en plus, très ravissant avec la craie, et nous avons eu des dialogues assez marrants. Arrivé à la dernière, il les essuie. La chèvre, la colombe, les bonnes femmes nues… “Je ne peux pas laisser ça, mon agent va me tuer.” Je lui dis : “Laissez m’en une au moins.” Il a tout effacé. Pendant vingt minutes, je me suis vu milliardaire. Ç a fait un drôle d’effet, surtout que j’avais à peu près 20 ans. » Aujourd’hui ne restent que des photographies de ces tableaux éphémères.
Depuis plus d’un demi-siècle, les photographies et le design de Willy Rizzo sont exposés à Paris, Londres, New York, Milan et Monaco, dans des galeries et musées prestigieux. En 2009, il décide d’installer son Studio de design et de photographie en plein coeur de Saint-Germain-des-Prés et d’y exposer ses créations.
Ainsi une quarantaine de tirages argentiques couleur et noir et blanc sont présentés à la vente (entre 6 000 € et 15 000 €) dans son Studio, 12, rue de Verneuil. Nombre d’entre eux sont exposés pour la première fois.