Matali Crasset, Paris, galerie Thaddaeus Ropac, du 07/06 au 20/07/13
Matali Crasset est l’une des designers françaises les plus connues dans le monde. Après le succès de « blobterre » au Centre Pompidou, elle expose à la galerie Ropac son « Voyage en Uchronie ».
Matali Crasset nous emporte une nouvelle fois dans son univers totalement innovant. Pour la galerie Thaddaeus Ropac de Pantin, la designer a crée une exposition incroyable où elle emmène le visiteur dans son «voyage en Uchonie». Temps hors du temps donc qui désarme tout en douceur et nous fait plonger en nous même dans un esprit de communauté. Ici, l’on retrouve les principales motivations de Matali Crasset. Ses expérimentations sur l’environnemental, le social et sa constance préoccupation de l’individu.
D’un côté donc, l’espace se consacre à la création d’une communauté dont les membres se nomment les «permanents». Cette permanence dans l’impermanence qui plairait à Henri Michaux donne à voir des enveloppes de feutres dans lesquelles il fait bon entrer et se plonger en soi-même. La reconcentration et le recentrement enfin. Comme s’il avait fallu attendre Matali Crasset pour cela. Comme si elle nous montrait du doigt notre éparpillement et nos effluves trop dissipées dans nos divers et innombrables réseaux et connexions. Ici tout est fait pour la restructuration, pour retrouver la mémoire, pour se retrouver soi-même. Et en même temps les autres. Assis donc ou debout en écoutant la musique de la vidéo qui passe de l’autre côté de la salle.
En effet, en face, la communauté prend vie. La famille de la designer a joué le jeu. Et une nouvelle tribu prend forme sous nos yeux dans un univers buccolique et simple où alternent moment de convivialité et de repos. A.K.
“Je considère l’exposition comme un espace d’introspection. Il m’intéresse de présenter des éléments d’une pensée en mouvement, en cheminement, à travers des formalisations éloignées de ma pratique dans le cadre de l’objet “exposition”. J’interroge autant ma pratique que je questionne le design dans ses retranchements, en le pensant comme une activité autonome, détachée de tout postulat. Penser, proposer des hypothèses est ce qui m’anime dans ce cadre.”Depuis la colonne d’hospitalité « Quand Jim monte à Paris », Matali Crasset est devenue l’une des designers françaises les plus connues de part le monde avec des œuvres collectionnées par le MOMA. Diplômée de L’ENSCI en 1991, elle collabore avec Denis Santachiara et Philippe Starck avant de créer Matali Crasset Production en 1998. Depuis 15 ans, la question de l’utopie apparaît au centre de son travail et elle pose le design comme un espace du vivre ensemble où l’expérience s’inscrit au cœur de la vie même. Cette question renvoie à son attachement pour les pensées sociales dont Claude Nicolas Ledoux ou Charles Fourrier. Elle poursuit aussi ce cheminement par des réponses à de nombreuses commandes publiques pour justement le réinterroger, avec par exemple la maison des Petits pour le CENTQUATRE ou tout récemment encore les maisons sylvestres pour le Vent des Forêts.
« Matali Crasset, Voyage en Uchronie », Galerie Thaddaeus Ropac Paris Pantin, 69, avenue du Général Leclerc, 93500 Pantin. Tél. : 33 1 55 89 01 10. Du 07 juin au 20 juillet. (Images de haut en bas, Matali Crasset et Anne Kerner, vues de l’exposition , courtesy Matali Crasset, galerie Thaddeaus Ropac, courtesy ouvretesyeux).