Marlène Mocquet, galerie Alain Gutharc, en permanence.

Marlène Mocquet ressemble à ses personnages. Pleine de fantaisie et d’humour ! Totalement baroque dans la vie comme dans sa peinture. Visite dans son atelier de la banlieue parisienne.

Marlène Mocquet au salon Drawing Now Paris 2012

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La jeune artiste Marlène Mocquet présente à DrawingNowParis une sélection de dessins et plusieurs vases en céramiques de Sèvres qu’elle a peuplé de tout son petit monde. Dommage pour l’accrochage trop classique et un encadrement qui dessert les œuvres.

Marlène Mocquet ressemble à ses personnages. Pleine de fantaisie et d’humour ! Totalement baroque dans la vie comme dans sa peinture. Cheveux blonds, un adorable chignon couronné de fleurs, des fleurs aussi suspendues aux oreilles, et le sourire d’une jeune artiste en pleine ascension, elle arrive au vernissage de Drawing Now où elle expose des dessins et ses très belles œuvres en céramique de Sèvres. A l’atelier, en banlieue parisienne, Marlène Mocquet travaille. Il ne faut pas trop la déranger. Car la voilà en pleine exécution d’un immense tableau bientôt en partance pour une exposition newyorkaise. Ici, la coiffure reste toujours précieuse mais c’est en vêtement de travail maculé de taches qu’elle reçoit. Car la matière est omniprésente. Sur le sol, les murs, les pinceaux, les toiles, le papier, le corps, les mains. Dans son immense espace baigné de lumière, la jeune femme travaille dur et cela se voit. Exigeante, elle a du mal à se détacher de l’œuvre en train de se faire. Au centre de l’atelier, les pinceaux, les couleurs, les secrets picturaux de l’artiste attendent leur sort. Et sur ses dessins comme sur ses tableaux, apparaît le même univers. Le même monde totalement fou, multiple, fantasque, poétique où se croisent une foule de personnage plus dingues les uns que les autres. Ici plane le mystère et l’intrigue, l’étrangeté et la peur, la naiveté comme l’ivresse. Des monstres affolants croisent des petites filles innocentes qui lui ressemblent et partent à la découverte du monde malgré ses menaces. Même les titres des œuvres annoncent l’onirisme comme « Mon ombre brûlée », « Les défenses du peintre », « Les missiles chantilly » ! Ici ça grince, ça hurle en silence. Et çà dérange. Comme ses peintures qui entr’aperçoivent Brueguel et tous ses acolytes férus de personnages hybrides, d’animaux ou d’hommes sortis d’une ensorcelante fournée et dont ne sait à quel règne ils appartiennent, et d’une nature hostile qui semble vous avaler tout cru ! Avec son pinceau, Marlène Mocquet joue sur les métamorphoses et jongle avec les matières. Sa main ne rate pas sa cible. Elle aime le laid, le grossier, le mal fait. Mais adore aussi le beau, le subtil, la virtuosité. Et c’est en virtuose que l’artiste œuvre. Elle applique la matière, la malmène, la brutalise, rajoute et surajoute des couches de peintures jusqu’à réaliser des sculptures miniatures d’acrylique sur la toile. Elle affine ailleurs miraculeusement le trait, quand juste à côté çà dégouline et pleure, ça s’efface et se noie. Remarquée tout de suite après sa sortie des Beaux-Arts, l’univers de la jeune femme séduit Christian Lacroix et bien d’autres jusqu’aux Etats-Unis pour qui elle crée, sous nos yeux,  pour la première fois d’aussi grandes toiles. Ses dernières œuvres ? De magnifiques vases de Sèvres présentées à Drawing Now.
Anne Kerner

Marlène Mocquet, galerie Alain Gutharc, 7, rue Saint-Claude, 75003 Paris. 33 (0)1 47 00 32 10.
Marlène Mocquet a actuellement une exposition personnelle au Musée de l’Abbaye de Ste- Croix, Les Sables d’Olonne. Du 17.03.12 au 17.06.12